Résumé de la grammaire romane.
Observations préliminaires.
Lorsque je publiai la Grammaire de la langue romane, il ne s' agissait que de préparer à la lecture des poésies des Troubadours, et je me bornai à exposer les règles qu' il était nécessaire de connaître pour comprendre facilement ces poésies.
Depuis cette publication, et à mesure que j'ai travaillé au lexique roman, j'ai reconnu que, pour le rendre véritablement curieux et utile, il était indispensable d' y insérer les mots que fournissaient d' autres documents de cette langue, surtout les ouvrages écrits en prose, et je n' ai pas hésité à donner à mon travail une latitude, un développement, qui l' a augmenté de plus de la moitié.
Ces ouvrages, appartenant à différents pays et à diverses époques, ont offert quelques accidents grammaticaux qui, sans rien changer aux règles générales que j' avais déjà recueillies, méritent pourtant d' être signalés.
Je les ai donc compris dans ce résumé, avec d' autant plus de raison que ces accidents grammaticaux se trouvent dans des exemples du lexique et même, pour la plupart, dans les nouvelles poésies romanes que je publie.
C'est ainsi que j'ai dû indiquer, dans le tableau des articles, LE, sujet au singulier, au lieu de LO, pour le masculin, et LI, en place de LA, également sujet féminin au singulier, par le motif que ces deux modifications, et quelques autres introduites successivement par l' usage ou la prononciation locale, se rencontrent assez fréquemment dans divers ouvrages en prose et en vers de la fin du XIIIe siècle, et dans les manuscrits dont l' écriture est postérieure à cette époque.
Je ferai remarquer que ce changement de désinence, quoiqu'il n' eût pas lieu régulièrement, fut peut-être occasionné par le besoin de distinguer quelquefois l' article LO, sujet, du même article LO, régime direct.
Une cause semblable fit probablement adopter au singulier l' article LI, féminin sujet, tandis que les articles féminins, régimes directs et indirects, au singulier, conservèrent LA.
Dans ma grammaire j' avais déjà indiqué DES, AS, comme contraction des articles DELS, ALS; j' ajoute aujourd'hui DEU, DEUS, et AU, AUS, comme employés quelquefois pour DEL, DELS, du, des, et pour AL, ALS, au, aux.
Quelques substantifs et adjectifs reçurent l' E final, tels que om, sanct, homme, saint, qu'on écrivit ome (1: Om prit parfois la terminaison EN, on disait omen, nomen.), sancte, au singulier, et omes, santes au pluriel.
Quelques noms, en adoptant cette nouvelle désinence, ne furent employés qu'au pluriel, tels furent verses, vers, corses, corps, grosses, gros.
De même, ayant rencontré assez fréquemment LAUS, LAUN, l' un, pour LO US, LO UN ou L' US, L' UN, je n' ai pas hésité à placer ce mot dans le lexique, et à ne pas rejeter, dans ce nouveau choix de poésies romanes, les vers où ce mot se trouve employé.
Il en a été ainsi de senhen, contraction de senher En, seigneur sire.
Je me borne à ces indications; elles expliquent assez le but que je me suis proposé en comprenant ces légères modifications dans le résumé de la grammaire de la langue romane.
Je classerai les règles de cette grammaire dans sept chapitres.
// Index:
Articles
Substantifs
Adjectifs
Adverbes, prépositions, conjonctions.
Roman de Blandin de Cornouailles et Guilhot Ardit de Miramar
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