dilluns, 20 de novembre del 2023

Résumé de la grammaire romane. Chapitre II. Substantifs.

Chapitre II. 

Substantifs

Ils étaient masculins ou féminins. 

L' article, la terminaison, les faisaient ordinairement reconnaître, et indiquaient le singulier ou le pluriel.

Comme on ne peut pas dire qu' il existe des CAS dans les langues dont les substantifs ne varient pas leurs désinences d' une manière qui désigne ces CAS, il m' a paru plus simple de les distinguer en Sujets et en Régimes, avec d' autant plus de raison que la langue romane possédait une forme caractéristique, spéciale pour les distinguer.

Au singulier, l' S final attaché à tous les substantifs masculins et à la plupart des substantifs féminins terminés autrement qu'en A, indiquait qu' ils étaient employés comme Sujets; et l' absence de l' S, qu' ils l' étaient comme Régimes directs ou indirects.

Au pluriel, les sujets ne recevaient pas l' S, qui, au contraire, s' attachait aux régimes directs et indirects.

Les noms féminins en A, sujets ou régimes, ne recevaient jamais au singulier l' S final, et l' admettaient toujours au pluriel.

Les substantifs qui originairement se terminaient en S, le conservaient soit au singulier soit au pluriel, comme Ops, besoin, Temps, temps, Vers, vers.

Concurremment avec cette règle il existait toutefois une forme particulière qui faisait distinguer au singulier le sujet et le régime de quelques substantifs masculins. Ces substantifs reçurent la finale AIRE, EIRE, IRE, comme sujets au singulier, Trobaire, troubadour, Bateyre, batteur, Servire, serviteur, et la finale ADOR, EDOR, IDOR, comme régimes directs ou indirects au singulier, et comme sujets ou régimes au pluriel, Trobador, Batedor, Servidor.

L' S ne s' attachait jamais à ces sortes de substantifs au singulier, parce que la terminaison suffisait pour distinguer le sujet en AIRE, EIRE, IRE, du régime direct ou indirect qui était toujours en ADOR, EDOR, IDOR, mais au pluriel, qui avait toujours cette dernière désinence, l' S marquait les deux espèces de régimes.

Plusieurs substantifs, par leur double terminaison masculine et féminine, pouvaient être employés tour à tour dans le genre qui convenait aux auteurs comme fuelh, fuelha, feuille; joy, joya, joie; ser, sera, soir; dons (: dona), domna, dame: mais alors, pour ce dernier substantif, le pronom possessif qui était joint à dons, était MI, TI, SI, au lieu de MA, TA, SA:

MI dons, SI dons, etc.

EN, placé devant un nom propre masculin, indiqua une sorte de distinction de la personne, et signifiait seigneur, sire: En Peyrols, En Guilems. 

(N. E. Creo que de mossen, mon seigneur, senher etc.: 'N Uc, N' Anfos.)

NA, au-devant du nom d' une femme, avait la signification de dame, domiNA: NA Maria, Na Margarida.

Ces signes furent placés même devant les sobriquets ou noms fictifs qui 

étaient donnés à des personnes qualifiées.

Ils furent ajoutés quelquefois aux mots qualificatifs senher et domna:

senher EN Enric, domna NA Maria.

NA subissait parfois l' élision devant les noms qui commençaient par des 

voyelles: N' Agnes pour Na Agnes.

De même, en poésie, pour la mesure du vers, on écrivait indifféremment EN ou N, quand le mot précédent se terminait par une consonne.

Enfin au lieu de EN, on employa aussi DON, DOM, venant de dominus, et qui avait la même signification.


Verbes employés substantivement.


A l' exemple de la langue grecque et de la langue latine, les présents des infinitifs furent souvent employés substantivement.

Comme sujets, ils prirent ordinairement l' S final.

Comme régimes ils rejetèrent cet S.

Les régimes indirects furent précédés des prépositions qui les désignaient.

Quelquefois l' article fut joint à ces verbes, soit sujets, soit régimes; quelquefois ils furent employés sans articles, ainsi qu'on le pratiquait à l' égard des substantifs mêmes.

Aux verbes employés substantivement s' attachèrent comme aux véritables substantifs, les pronoms possessifs, démonstratifs, etc., et tous les différents adjectifs; en un mot, ces verbes remplirent entièrement les fonctions des substantifs ordinaires.

Par analogie, les gérondifs furent aussi employés substantivement, et alors ils étaient précédés de l' article: Al pareissen de las flors, au paraissant des fleurs.

Résumé de la grammaire romane. Chapitre premier. Articles

Chapitre premier.

Articles.

Les articles romans, formés des nombreuses contractions, altérations et modifications des différents cas du pronom latin ILLE, étaient:


Masculin.                 Féminin. 

Singulier. 

Sujet. El, elh (1), 'l, 'lh, lo, le, l',    le; la, il, ill, ilh, li, l',
                                                                la 
'l, 'll, 'lh,

Rég. Dir. El, elh, 'l, 'lh, lo, l', le; la, l', la.


Rég. Ind.
Al, el, 'l, a lo, au, au, à l'; a la, a l', à la.

Del, de lo, deu, du, de l'; de la, de l',         de la.


Pluriel.

Sujet.  Els, elhs, los, li, il, ill, 

Rég. Dir. l', 'ls, 'l, 'll, les; las, les.

Rég. Ind. Als, as, aus, a los, a li, 'ls, aux; a las;                                                                                aux.

                Dels, des, deus, de los, de li; des; de las, des. 


Les noms propres ne prenaient point l' article.

Il était parfois supprimé devant les substantifs et après les prépositions.

L' article qui précédait la plupart des noms substantifs, se plaçait de même au devant des noms employés substantivement.

Il servait ordinairement à distinguer les genres, les nombres, et quelquefois le sujet, le régime.

(1) L' H et le double L (LL) ajoutés, dans quelques manuscrits, aux articles ainsi qu'à un grand nombre d' autres mots romans, ne changeaient en rien leur nature. Ces légères dissemblances provenaient généralement du système d' orthographe adopté par les copistes, ou de la différence de la prononciation, modifiée selon les pays.

Résumé de la grammaire romane. Observations préliminaires. (+ Index)

Résumé de la grammaire romane.

Observations préliminaires.

Lorsque je publiai la Grammaire de la langue romane, il ne s' agissait que de préparer à la lecture des poésies des Troubadours, et je me bornai à exposer les règles qu' il était nécessaire de connaître pour comprendre facilement ces poésies.

Depuis cette publication, et à mesure que j'ai travaillé au lexique roman, j'ai reconnu que, pour le rendre véritablement curieux et utile, il était indispensable d' y insérer les mots que fournissaient d' autres documents de cette langue, surtout les ouvrages écrits en prose, et je n' ai pas hésité à donner à mon travail une latitude, un développement, qui l' a augmenté de plus de la moitié.

Ces ouvrages, appartenant à différents pays et à diverses époques, ont offert quelques accidents grammaticaux qui, sans rien changer aux règles générales que j' avais déjà recueillies, méritent pourtant d' être signalés.

Je les ai donc compris dans ce résumé, avec d' autant plus de raison que ces accidents grammaticaux se trouvent dans des exemples du lexique et même, pour la plupart, dans les nouvelles poésies romanes que je publie.

C'est ainsi que j'ai dû indiquer, dans le tableau des articles, LE, sujet au singulier, au lieu de LO, pour le masculin, et LI, en place de LA, également sujet féminin au singulier, par le motif que ces deux modifications, et quelques autres introduites successivement par l' usage ou la prononciation locale, se rencontrent assez fréquemment dans divers ouvrages en prose et en vers de la fin du XIIIe siècle, et dans les manuscrits dont l' écriture est postérieure à cette époque.

Je ferai remarquer que ce changement de désinence, quoiqu'il n' eût pas lieu régulièrement, fut peut-être occasionné par le besoin de distinguer quelquefois l' article LO, sujet, du même article LO, régime direct.

Une cause semblable fit probablement adopter au singulier l' article LI, féminin sujet, tandis que les articles féminins, régimes directs et indirects, au singulier, conservèrent LA.

Dans ma grammaire j' avais déjà indiqué DES, AS, comme contraction des articles DELS, ALS; j' ajoute aujourd'hui DEU, DEUS, et AU, AUS, comme employés quelquefois pour DEL, DELS, du, des, et pour AL, ALS, au, aux.

Quelques substantifs et adjectifs reçurent l' E final, tels que om, sanct, homme, saint, qu'on écrivit ome (1: Om prit parfois la terminaison EN, on disait omen, nomen.), sancte, au singulier, et omes, santes au pluriel.

Quelques noms, en adoptant cette nouvelle désinence, ne furent employés qu'au pluriel, tels furent verses, vers, corses, corps, grosses, gros.

De même, ayant rencontré assez fréquemment LAUS, LAUN, l' un, pour LO US, LO UN ou L' US, L' UN, je n' ai pas hésité à placer ce mot dans le lexique, et à ne pas rejeter, dans ce nouveau choix de poésies romanes, les vers où ce mot se trouve employé.

Il en a été ainsi de senhen, contraction de senher En, seigneur sire. 

Je me borne à ces indications; elles expliquent assez le but que je me suis proposé en comprenant ces légères modifications dans le résumé de la grammaire de la langue romane.

Je classerai les règles de cette grammaire dans sept chapitres.

// Index:

Articles

Substantifs

Adjectifs

Pronoms

Noms de nombres

Verbes

Adverbes, prépositions, conjonctions.


Roman de Flamenca

Roman de Jaufre

Roman de Gerard de Rossillon

Chronique des Albigeois

Roman de Fierabras

Roman de Blandin de Cornouailles et Guilhot Ardit de Miramar