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dijous, 14 de desembre del 2023

Lexique roman. Tome second. 1836. Introduction.

Tome second.

1836.


Introduction.

Dans ce travail préliminaire je recherche et j' expose les nombreuses affinités; les rapports souvent identiques; des six langues néolatines:

La langue des troubadours,

La langue catalane,

La langue espagnole,

La langue portugaise,

La langue italienne,

La langue française.

J' entreprends, pour la lexicographie de ces idiômes, ce que j'ai tâché d' exécuter pour la comparaison de leurs formes grammaticales.

(1: Voyez le tome VI du Choix des Poésies originales des Troubadours; des exemplaires de ce volume avaient été tirés à part, sous le titre de Grammaire comparée des Langues de l' Europe latine dans leurs rapports avec la Langue des Troubadours. Paris, Firmin Didot, 1821 y in-8.)

J' ose espérer que le résultat de mes investigations démontrera  évidemment l' origine commune des diverses langues de l' Europe latine, et ne laissera plus aucun doute sur l' existence ancienne d' un type primitif, c'est-à-dire d' une langue intermédiaire, idiôme encore grossier sans doute, mais qui pourtant était dirigé par des principes rationnels, notamment quand il s' appropriait, sous des formes nouvelles, plusieurs des mots de la langue latine.

A l' époque où l' irruption des hordes du Nord eut conquis, ou pour mieux dire dévasté les provinces méridionales de l' empire romain, les hommes de l' invasion d' abord campés sur les débris de cet empire, et les anciens habitants qui avaient échappé aux périls et aux malheurs de la destruction, éprouvèrent également le besoin d' exprimer les uns aux autres les idées, les sentiments qui, à chaque jour, à chaque heure, à chaque instant, exigeaient une rapide et intime communication: mais les anciennes populations n' entendaient presque plus la langue latine, et les étrangers l' entendaient moins encore.

Cette crise morale et politique, ces nécessités réciproques, favorisèrent la création d' une nouvelle langue dérivée du latin, ce fut la romane rustique. (1: Voyez les Éléments de la Langue romane avant l' an 1000; tome Ier du Choix des Poésies originales des Troubadours. Paris, Firmin Didot, 1816.)

Me demandera-t-on à quelle époque précise la langue latine, ainsi modifiée et remaniée, devint un nouvel idiôme à l' usage des populations qui occupaient le midi de l' Europe?

Je répondrai, sans hésiter, que la transmutation était, sinon entièrement achevée, du moins très avancée, lors des serments de 842; j' aurais pu même dire long-temps avant ces serments, puisque leur existence suppose un langage déjà convenu dans une nation, entendu et compris par les princes, les grands et le peuple, qui figurèrent tour à tour dans ces actes solennellement politiques.

Ces serments ont conservé et transmis des exemples, des fragments, sans doute trop peu considérables de cette rustique romane, annoncée comme populaire dans les conciles de 813; toutefois ces débris suffisent à constater l' existence d' un idiôme fortement esquissé, qui déjà se suffisait à lui-même, parce qu' il possédait les habiles moyens de former, d' après un système à la fois facile et arrêté, les mots nécessaires aux communications de la famille et de la société, et à la marche de la civilisation; aussi j' ose dire que les serments de 842 n' appartiennent pas seulement à une époque de création, mais encore à une époque de progrès.

Cet idiôme rustique roman était évidemment celui des habitants de l' empire français, sujets de Charles-le-Chauve, auxquels s' adressait le serment de Louis-le-Germanique, comme parties intéressées à son exécution, et qui eux-mêmes, se rendant garants des promesses de Charles-le-Chauve leur prince, répondirent dans le même langage.

Je l' ai déjà dit, et je le répète: le style de ces serments est encore grossier et informe; il paraît barbare aux personnes qui n' ayant pas fait une étude approfondie des langues néolatines, n' ont pas étudié leur origine, et, pour ainsi dire, assisté à leur formation, aussi simple qu'  ingénieuse; mais j' espère fournir les moyens de juger moins sévèrement cette romane rustique.

Mettrai-je sur le compte des copistes quelques fautes de transcription qui leur sont évidemment échappées? Non, sans doute. Ne suffit-il pas que les textes des deux serments offrent, dans leur ensemble et dans leurs détails, plusieurs accidents lexicographiques et grammaticaux, singulièrement remarquables et incontestablement décisifs, soit par leur existence en 842, soit par leur influence sur les langues de l' Europe latine?

Voici le texte de ces serments:

Serment de Louis le Germanique.

Pro Deo amur et pro xristian poblo et nostro commun salvament d' ist di en avant, in quant Deus savir et podir me dunat, si salvarai eo cist meon fradre Karlo et in ajudha et in cadhuna cosa; si cum om per dreit son fradra salvar dist, in o quid il mi altresi fazet; et ab Ludher nul plaid nunquam prindrai qui, meon vol, cist meon fradre Karle in damno sit. 

(1: 

1.° Les lettres capitales indiquent les mots qui sont restés dans une ou plusieurs des langues néolatines;

2°. Les lettres italiques, les mots qui, avec une très légère modification, telle que le changement ou la suppression d' une voyelle, d' une consonne, appartiendraient à une ou plusieurs de ces langues;

3°. Les caractères romains désignent les mots purement latins;

4°. Les gothiques, les mots qui n' entrent dans aucune de ces trois classifications.)

Serment du peuple français.

Si Loduuigs sagrament que son fradre Karlo jurat, conservat, et Karlus, meos sendra, de suo part non lo stanit; si io returnar non l' int pois; ne io, ne neuls cui eo returnar int pois, in nulla ajudha contra Loduwig nun li iver.

Observations sur les serments.

Dans le serment de Louis-le-Germanique se trouve le mot salvament; il n' était pas fourni par la langue latine, qui n' a que salvatio.

Qu'on ne soit pas surpris de cette transmutation; la romane rustique possédait déjà l' artifice lexicographique de s' approprier la racine des mots latins, et d' y adapter des désinences différentes et spéciales. 

(2: Le mot salvamentum, comme latin de basse latinité, paraît, en 857, employé dans une allocution de Charles-le-Chauve, qui pourrait bien n' être que la traduction d' un texte roman, et qui conserve beaucoup des tournures des serments de 842.)

C'est une circonstance très remarquable que ce remaniement du mot salvatio par la romane rustique, mais ce qui est plus étonnant c'est que le substantif Salvament se retrouve dans les six langues néolatines:

Troubadours. Salvament. Cat. Salvament. Esp. Salvamiento.

Port. Salvamento. It. Salvamento. Fr. Saulvement.

M' accusera-t-on de me faire illusion quand je trouve, dans un fait aussi frappant, la preuve d' une antique et incontestable affinité entre les langues néolatines, c'est-à-dire l' évidence d' un type commun, d' après lequel chacune s' est ensuite développée, en s' abandonnant au caractère particulier qui l' a distinguée?

Objectera-t-on que c'est là un phénomène qu' une série de circonstances heureuses a produit? Je répondrai en citant un autre mot qui, dans le même serment, offre une pareille transformation. C'est le mot roman Ajudha au lieu d' Adjutorium latin; la rustique romane avait changé ce dernier substantif neutre en un substantif féminin roman, Ajudha, employé dans le serment de Louis-le-Germanique et dans celui du peuple français. (1)

Ce même mot, dont la transmutation était jusqu'à présent restée inaperçue, comme celle de salvatio en salvament, se retrouve aussi dans les six langues néo-latines.

Troub. Ajuda. Cat. Ajuda. Esp. Ayuda.

Port. Ajuda. It. Ajuto. Fr. Ajude.

Dans le même serment de Louis-le-Germanique, il est un substantif qui n' appartient pas à la langue latine, le mot Plaid, traité, accord, plaid. 

(2: Vossius, de Vit. Serm., lib. IV, p. 722-3.)

Ce mot est resté dans les six langues néolatines:

Troub. Play, plait. Cat. Plet. Esp. Pleyto (N. E. pleito; chap. pleite)

Port. Pleito. It. Piato. Fr. Plet, plaid.

Qu' il me soit permis d' appeler une attention plus spéciale sur le substantif indéterminé OM roman; d' homo latin, employé dans le serment de Louis-le-Germanique.

Non seulement OM y remplit la fonction de substantif indéterminé; comme il la remplit toujours dans la langue française; mais encore il paraît, par les plus anciens monuments des langues néolatines, que toutes l' avaient conservé avec la même acception.

Troub. Om, hom. Cat. Hom. Esp. Omne, ome.

Port. Ome. It. Uom. Fr. Hom, on.

Cette forme hardie, qui, par un seul substantif, exprime une pluralité indéterminée, est très ancienne dans les langues néolatines.

Le poëme de Boèce, écrit avant l' an 1000, en offre l' emploi.

No comprari' om ab mil libras d' argent. (v. 198.)

On n' achèterait pas avec mille livres d' argent.

Les lois de Guillaume-le-Conquérant; qui datent de la seconde moitié du XIe siècle; nous montrent plusieurs exemples de ce substantif indéterminé.

Et de tant os cum home trarad de la plaie.

Lois de Guillaume-le-Conquérant, art. XII.

Et d' autant d' os comme on tirera de la plaie.

Si femme est jugée à mort u à defaçum des membres, ki seit enceinte, ne faced l' um justice dès qu' ele seit delivrée.

Lois de Guillaume-le-Conquérant, art. XXXV.

Si femme, qui soit enceinte, est jugée à mort ou à destruction de membres, qu' on ne fasse justice jusqu'à ce qu' elle soit délivrée.

La langue latine n' avait pas indiqué aux peuples qui bégayaient la romane rustique cet art d' individualiser une généralisation et de faire connaître par un substantif spécial que plusieurs personnes pensent, parlent agissent, soit ensemble, soit de la même manière.

Que cette forme ait été inventée par la romane rustique, ou qu' elle ait été empruntée d' un idiôme alors existant, la création ou l' imitation, adoptée par toutes les langues néolatines; peut-elle laisser quelque doute sur l' existence d' un type commun et primitif?

La romane rustique présente deux fois, dans le serment de Louis-le-Germanique, l' adjectif relatif Cist, formé du latin hiC ISTe.

Une telle transmutation n' indique-t-elle pas une langue qui a l' art heureux de composer avec les éléments latins les mots qu' elle veut adapter aux besoins de l' expression?

Cadhun fut un mot singulièrement composé, puisque le radical Cada, auquel Un fut adapté, ne se trouve pas dans la langue latine.

Est-ce lors de ses premiers essais, et de ses tâtonnements encore indécis, qu' une langue nouvelle peut ainsi composer des mots hybrides? Non, sans doute; ce n' est que de progrès en progrès qu' elle parvient à s' approprier de telles ressources.

O, d' HOC latin neutre;

LO, régime, substantif relatif, le, s' appliquant aux choses;

L', élision de LO, régime, substantif relatif, personnel, le;

IL, substantif relatif, personnel, sujet, il;

LI, substantif relatif, personnel, régime indirect, à lui,

sont des créations ou transmutations qui démontrent un système grammatical et lexicographique déjà très avancé; une habileté très exercée dans l' art de dériver du latin les expressions nécessaires à la nouvelle langue.

Le que, adjectif relatif, qui est devenu à la fois sujet et régime dans toutes les langues néolatines, emprunté à l' accusatif latin quem, est un fait qu' il importe de signaler particulièrement. Ce que est devenu un mot essentiel et très usuel dans ces langues.

Troub. Que. Cat. Que. Esp. Que.

Port. Que. It. Che. Fr. Que.

Dans le même serment de Louis-le-Germanique, on lit l' adverbe altresi, composé d' alterum sic. Cette sorte de création lexicographique prouve évidemment l' existence non seulement actuelle, mais même très ancienne, de l' idiôme qui se donnait ainsi des adverbes composés. Ce fait seul serait très remarquable, très décisif; mais il y a plus, cet adverbe de la romane rustique s' est conservé dans les six langues néolatines.

Troub. Atresi. Cat. Altresi. Esp. Otrosi.

Port. Outrosi. It. Altresi. Anc. Fr. Altresi.

Cette décomposition de la langue latine et la recomposition romane ne démontrent-elles pas; jusqu'à la dernière évidence, que cette langue rustique, dont il nous reste ces deux fragments de l' an 842, possédait à un haut degré l' art de créer, avec les éléments latins, les mots qui lui convenaient pour exprimer ou plus clairement ou plus rapidement les sentiments et les idées?

De l' adverbe latin quomodo, la rustique romane, enlevant la désinence odo, produisit l' adverbe ou conjonction Quom, Cum, que les langues néolatines adoptèrent.

Joint à si; de sic latin, Com forma une conjonction composée qu' on trouve dans le serment de Louis-le-Germanique.

Le poëme de Boèce employa Cum et Sicum.

Lainz contava del temporal, cum es,

De sol et luna, cel et terra, mar, cum es.

Poëme sur Boèce, v. 97 et 98.

Là il contait du temporel, comme est;

De soleil et lune, ciel et terre, mer, comme est.

Si cum la nibles cobr' el jorn, lo be ma.

Poëme sur Boèce, v. 133.

Ainsi comme le brouillard couvre le jour, le bien matin.

Troub. Com. Cat. anc. Esp. anc. Port. anc. It. anc. Fr. Com.

It. mod. Come. Fr. mod. Comme.

Troub. Si com. Cat. Axi com. Esp. Así como.

Port. Assim como. It. Si come. Anc. Fr. Si com.

La préposition AB, employée dans le sens d' avec, comme le constate le serment de Louis-le-Germanique, n' est restée que dans la langue des troubadours et dans la langue catalane. (N. E. como si fueran distintas.)

Mais quoique AB n' ait pas été expressément conservé ou adopté par les autres langues néolatines, je dois dire que la préposition A, contraction évidente d' AB, quand elle offre le sens d' avec se retrouve dans ces langues. (1: (1) Voyez ci-après le Lexique roman, p. 3.)

N' était-ce pas aussi un habile remaniement de la langue latine que de former le verbe Retornar, employé deux fois dans le serment du peuple Français, dans le sens de ramener, détourner, en ajoutant l' augment RE au primitif latin tornare? (2: Voyez l' introduction contenant les preuves historiques de l' ancienneté de la langue romane, t. Ier du Choix des Poésies originales des Troubadours, p. IX.)

Ce verbe de la romane rustique retornar, a aussi été adopté par les six langues néolatines:

Troub. Retornar. Cat. Retornar. Esp. Retornar.

Port. Retornar. It. Ritornare. Fr. Retourner.

J' ai annoncé l' existence d' accidents grammaticaux qui prouvent que la langue romane rustique avait créé ou adopté des formes spéciales, des principes caractéristiques. J' indiquerai notamment quatre de ces accidents dont l' existence est constatée par les serments de 842.

1°. Il en est un qui paraîtra de peu d' importance; toutefois, uni aux autres preuves, il sert à les corroborer.

Dans mes travaux précédents (1) j' avais eu occasion d' énoncer que les prépositions DE et A, qui dans l' organisation de ces langues suppléent, par leur action, au défaut des désinences indicatives des cas, étaient souvent supprimées devant les noms propres, et on sait que cette

forme est long-temps restée dans la langue française, qui, aujourd'hui même, en conserve encore des vestiges dans les mots Fête-Dieu, Hôtel-Dieu, etc., etc., où DE est supprimé.

(1: Grammaire romane, articles. - Grammaire comparée, etc., pages 20-22.)

Cette forme spéciale se trouve dans les serments de 842.

Pro () Deo amur; DE supprimé;

() Cist meon fradre in damno sit; A supprimé;

Que () son fradre Karlo jurat; A supprimé.


2.° La rustique romane, en acceptant les mots latins, retranchait ordinairement la désinence: de l' infinitif en ARE, elle fit AR, signe caractéristique du présent des infinitifs de la première conjugaison: 
aussi on lit dans les serments, Salvar, Returnar.

3° Un des artifices grammaticaux de la nouvelle langue, fut de composer son futur de l' indicatif, en adaptant, à ce présent de l' infinitif, le présent ou la désinence du présent du verbe haver; avoir.

Salvar suivi d' AI, première personne du présent de l' indicatif du verbe Aver, produisit la première personne du futur dans Salvarai. (1)

Prindrai fut formé de la même manière de l' infinitif Prindre, et d' AI première personne du présent de l' indicatif d' aver. (2)

Je ferai remarquer que l' existence de ces deux futurs, dans les serments de 842, démontre que la conjugaison du verbe aver employait AI à la première personne du singulier, et il est sans doute permis d' en conclure qu' à cette époque ce verbe possédait sa conjugaison régulière, telle qu' elle s' est trouvée établie par les preuves que des citations d' ouvrages très anciens ont fournies.

En effet, dans des actes de 960 (3) on trouve:

La seconde personne du singulier en AS, daras;

La troisième personne en A, devedara;

La première personne du pluriel en EM, darem;

La seconde en EZ, commonirez;

La troisième en AN, absolveran.

(1) J' ai eu occasion de dire et de prouver que le conditionnel roman fut formé de la même manière, en joignant au présent de l' infinitif l' imparfait ou la désinence de l' imparfait du verbe aver.

(2) Et ainsi des autres personnes:

Sing. 2e. Salvaras.

3e. Salvara.

Plur. Ire. Salvaravem.

2e. Salvaravetz.

3e. Salvaran.

De même de prindre, prendrai, prendras, prendra, etc.

(3) Choix des Poésies originales des Troubadours, t. II, p. 40 et suiv.


L' ancien français offre des exemples frappants de la forme primitive de ce futur, quand, au lieu d' aurai, aura, il dit averai, averad.

Celui qui l' averad troved.

Lois de Guillaume-le-Conquérant, art. VII.

Ou vuelle ou non, je l' averai.

Roman du Renart, Chabaille. Var., p. 182.

La langue des troubadours avait une sorte de futur composé an a far; 

l' espagnole dit encore ho a far, etc.

La langue portugaise, outre le futur ordinaire, avero, averas, etc. a conservé un futur composé:

Ho de aver, j'ai à avoir.

Has de aver, tu as à avoir.

Ha de aver, il a à avoir.

Si l' on m' oppósait que des langues néolatines terminent la première personne du futur au singulier, non par AI mais par È ou O, etc., je répondrais que cette circonstance même confirme le principe; car les langues n' ont pas HAI à la première personne du verbe aver (N. E. Lo chapurriau sí, hai o hay + partissipi), mais HÉ, HO, etc., etc.; ensuite elles prennent à la seconde et à la troisième, AS, A; en se conformant toujours à leur propre conjugaison du verbe aver.

L' existence des deux futurs contenus dans les serments de 842, permet donc d' admettre qu'à cette époque les règles des conjugaisons des verbes, et surtout celles du verbe aver, étaient établies, connues et observées.

4°. Mais la circonstance qui, dans les serments de 842, achève de constater l' existence parfaite de la langue romane rustique, c'est d' y trouver son caractère le plus essentiel, sa forme la plus spéciale, le signe qui dès lors distinguait le sujet du régime par la présence ou l' absence d' un S final.

On y remarque:

Sujets. Régimes.

Deus, Deo.

Loduuigs, Loduwig.

Karlus, Karlo, Karle.

Meos, Mon, meon.

Neuls, Nul.

Aucun S final n' accompagne les autres mots employés comme régimes, amur, salvament, xristian, fradre, dreit, Ludher, plaid, vol, sagrament, etc.

Ai-je besoin d' insister sur les conséquences qu' on peut tirer de l' existence de cette règle avant 842? Qui ne serait convaincu de l' ancienneté de la langue rustique primitive, quand on reconnaît que, dès cette époque, elle employait un mécanisme aussi simple et aussi ingénieux, et surtout aussi utile à la clarté du discours?

Tels sont les signes principaux qui révèlent dans les serments de 842 l' existence d' une langue déjà formée, soumise à des principes constants et à des règles fixes.

Ces serments contiennent cent quatorze mots.

Quatre-vingt-cinq (1) appartiennent à la romane rustique primitive, puisqu' ils se retrouvent dans une ou plusieurs des langues néolatines.

(1) En voici les preuves:

Deus, Deo.

Les troubadours avaient Deus, sujet; et Deu, régime.

Anc. Port. Qual dona Deus fez mellor pareçer?

Canc. do coll. dos Nobres de Lisboa, p. 58.

Anc. It. Deo, voce che s' incontra frequente negli antichi, sebbene non

sia per lo più in uso presso i moderni:

Sol per servire alla magion de Deo.

Guitt. d' (Arrezzo) Arezzo, Not. 371, p. 274.

Amur.

Anc. Fr. Ai-jo vers Deu greignur amur.

Marie de France, t. II, p. 412.

Et, Et, Et, Et, Et, Et, Et (1: Je crois devoir répéter les mots aussi souvent qu'ils se rencontrent dans les serments), a été employé dans toutes les langues néolatines; quelques unes, celle des troubadours, l' ancien français, l' italien, ont parfois supprimé le T, surtout devant une consonne; l' ancien catalan et l' ancien espagnol disaient E, et; ensuite ces langues ont adopté en place la conjonction Y (N. E. o I).

Xristian, de christianus, latin. Voilà une opération de la langue romane rustique sur la langue latine. Ce mot a été formé par le retranchement de la désinence latine, caractéristique du cas.

Les troubadours ont toujours employé christian.

Le catalan employa cristiá, l' A accentué équivalant à AN; l' espagnol,

le portugais, l' italien, ont seulement ajouté l' O final euphonique, qui

a produit christiano (N. E. cristiano).

L' ancien français conserva long-temps, surtout dans le style de la

chancellerie, le type primitif de la romane rustique. On lit encore

dans les ordonnances de Louis XI:

Nostre dit Saint Père, comme bon père, et pasteur du peuple chrestian.

Ord. des Rois de France, 1478, t. XVIII, p. 425.

Poblo. L' ancien espagnol employait ce mot, qu' il a depuis modifié en pueblo.

Voyez le Fuero juzgo, passim, et le Glosario de Voces antiguadas (anticuadas), etc., qui est à la suite.

Nostro.

Anc. Esp. It. Nostro.

Commun, de communis, latin. La langue rustique l' avait modifié en

commun par le retranchement de la désinence latine.


Troub. Comun. Cat. Esp. Commun (comú; común). Port. Commum. 

It. Commune. Fr. Commun.

Salvament. J' ai déjà fait observer que ce mot était le produit d' une

opération systématique de la langue romane primitive.

La langue des troubadours, le catalan et le français conservèrent * cette désinence; le français, dans ce mot, ainsi que dans beaucoup d' autres, changea l' A intérieur en E, l' espagnol, le portugais, l' italien, joignirent à MENT la finale euphonique O.

D', DE. DE, latin, fut adopté par la langue des troubadours, par le français, le catalan, l' espagnol, le portugais, et même par l' italien, qui aujourd'hui emploie di; mais jadis il avait employé DE.

Quoique les dictionnaires de la langue italienne n' indiquent pas cette particularité, elle est constatée par des exemples tirés des auteurs anciens.

Lo cor fu paventato

De la sua annunciata.

od. VI.

Ma de la temperanza e pietate

La misericordia sì e nata.

Jacopone da Todi, cant. II.


IST, CIST, CIST.

Ist, d' iste, latin; cist, d' hiciste, latin.

La langue des troubadours adopta ist, est.

Cette même langue, et celle des trouvères, conservèrent cist, et employèrent cest.

Les anciens écrivains italiens, entre autres Dante et Pétrarque, se sont servis d' ESTO, d' ESTA, mais on a prétendu, et le Tasse lui-même a partagé cette erreur (1: Dans ses annotations sur Dante.), qu' ESTE était la sincope de questo.

Il est évident qu' ESTO, italien, venait d' ist des serments de 842.

Le Vocabolista bolognese, p. 146 (2: Gio. Antonio Brunaldi, Vocabolista bolognese. Bologna, 1660, in-12.), cite d' anciens vers où on trouve:

Perch' egli è re del popol d' esto regno.

Ainsi, il faut admettre que l' italien avait conservé cet esto comme la langue des troubadours et les autres langues de l' Europe latine.

Troub. Ist, est, cist, cest. cat. Est. Esp. Port. Este, isto.

It. Esto, questo. Fr. Cist, cest.

Di, de Dies, latin, resté dans la langue italienne, se trouve dans l' ancien français; les troubadours ont employé DIA. Il ne paraît pas invraisemblable que le passage du serment DI EN eût subi en DI l' élision de l' A, Dia en; mais je renonce à ce qui n' est que conjectures, quelque fondées qu' elles paraissent.

En, de IN, latin.

Ici la langue rustique romane a elle-même changé l' I en E.

Toutes les langues néolatines adoptèrent cet EN.

Troub. Cat. Esp. En. Port. Em. Anc. It. Fr. En.

Les grammairiens et les lexicographes italiens ont reconnu que l' ancien italien usait d' EN au lieu d' IN; ce qui n'est pas surprenant, puisque EN et IN sont également employés dans les serments. Mais il est á remarquer, au sujet d' ist di EN avant, qu' EN est mêlé dans une phrase formant un adverbe composé; ce qui permet de croire que cet EN était très ancien dans la romane rustique.

Vedi da che sei indulto

En ogni opra que vuoi fare.

Jacopone da Todi, lib. II, cant. 30.

En questa gloria di mala ventura.

Jacopone da Todi, lib. V, cant. 23.


Avant.

Troub. Cat. Avant. Anc. Esp. avante. Anc. Port. Aván. Fr. avant.


In, in, in, in, in, in.

On trouve dans le poëme sur Boèce:

Tot a in jutjamen. (v. 17.)

Tout a en jugement.

IN est resté dans la langue italienne.


Quant.

Troub. Cat. Quant. Esp. Port. It. Quanto (cuanto). Fr. Quant.


Mi, Mi.

Troub. Cat. Esp. Me, mi. Port. Me, mim. It. anc. Fr. Me, mi.

Fr. mod. Me, moi.


Si, si, adverbes d' affirmation, de SIC.

Troub. Cat. Esp. Port. It. anc. Fr. Si. 

(N. E. No olvidar el oc, òc, och, hoc afirmación)

Si, si, conjonction conditionnelle, du latin SI.

Troub. Cat. Esp. Si. Port. It. anc. Fr. Se. Fr. mod. Si.


Salvarai, salvar. Deux formes grammaticales essentielles de la langue rustique romane, dont il a été parlé page XI.


Eo, Eo, d' Ego,

L' ancien italien a employé EO, comme la langue des troubadours,

et le portugais EU.

In questa gente ch' EO descrivo adesso...

Barberini, Docum. d' amore, p. 35 et 107.

Ce serait ici le lieu de comparer quelques uns de ces quatre-vingt-cinq mots de la langue romane rustique avec les analogues des anciennes langues germaniques et des divers idiômes du Nord; j' ose croire qu' il en résulterait sans doute des rapports curieux, et peut-être d' utiles éclaircissements sur les origines de plusieurs des langues européennes.

Je me borne à constater un fait grammatical qui me semble de haute importance. 

J' ai prouvé que la romane rustique et toutes les autres langues néolatines ont admis le substantif indéterminé, HOM, om, on, d' homo, latin, pour exprimer une généralité de personnes.

Cette forme grammaticale a existé aussi très anciennement dans les langues germaniques et dans celles du Nord.

Le dictionnaire d' Alberti dit expressément d' eo, “che si trova frequentemente negli antichi poeti.”

Fradre, fradre, fradre, du latin fratrem.

Troub. Fraire. Cat. Frare. (N. E. chapurriau flare.)

Anc. Esp. Los fradres de la casa, omes bien acordados.

V. de S. Millán, cop. 351.

It. Frate. Fr. Frère.


Karlo, Karlo, Karle, de Karolus, latin.

Troub. Cat. Carle (Karles). Esp. Port. It. Carlo. (Carlos) Fr. Carle.


Ajudha, ajudha. Voyez page IV.


Cadhuna, j' ai déjà dit que c'est un mot hybride de la romane rustique, Voyez page VII.

Troub. Cada us. Cat. Cada hú. Esp. Cada uno. Port. Cada hum.


Cosa, du latin causa. Il est resté en italien.


Cum, de quomodo. Voyez page VIII.


Om, d' homo. Voyez p. VI.


Per, du latin per. Cette préposition a été adoptée par les troubadours, par la langue catalane et par la langue italienne.

On la retrouve dans l' ancien espagnol:

Fablar curso rimado per la quaderna via...

Cuemo se partet mundo per treb particion.

Poema de Alexandro, cop. 2 et 254.

Voyez le Glosario de Voc. antig., placé après le Fuero juzgo.

Anc. Port. Per flechas que eron lançadas.

Coronica del re D. Joanno, part. II, p. II.

Port. mod. Pera.

Au reste, on lit dans Paul Orose (Paulo Orosio), lib. VII:

Ante biennium romanae irruptionis, excitatae PER Stiliconem gentes

Alanorum. (N. E. alanos)

Et dans la Chronique d' Idace:

Superatis per Aetium in certamine Francis...

De Africa per Placidiam evocatus.

Rec. des Hist. de Fr., t. 1, p. 597 et 617.


Dreit, du lat. directum.

Troub. Dreit. Cat. Dret. Esp. Derecho. Port. Diricto. It. Dritto. Fr. Droit.
(N. E. aragonés dreito, dreyto; ver drecho)


Son, son, de suum.

Troub. Cat. Son. Anc. Esp. So. (moderno su)

Mandato de so señor todo lo han a far. Poema del Cid, v. 434.

L' italien a aussi employé so.


O, d' hoc, latin; cela, le.

La langue des troubadours a conservé cet o.

On le retrouve dans l' ancien portugais:

Que assi o provaria.

Doc. de 1315. Elucidario, t. I, p. 451.


Il, lo, l', li, substantifs relatifs.

Il, d' ille, est resté dans le français comme sujet, et a été employé parfois en italien comme régime.

Lo, l', s' est retrouvé dans toutes les langues néolatines.

Troub. Cat. Esp. Port. It. anc. Fr. Lo.

D' une part, ce conseil lo trait...

Que c' il tainent lo chapelain,

Il lo metront en mal pelain.

Nouv. rec. des fabl. et cont. anc., t. 1, p. 116 et 117.


Li, du latin illi.

Troub. Li. anc. Esp. Lli. It. Fr. Li.


Altresi. Voyez page VIII.


Ab. Voyez page IX.


Ludher, régime venant du latin Lotharius. (N. E. Alemán Luther, Lutero)


Nul, nulla, du latin nullus.

Troub. Cat. Nul. It. Nullo. Fr. Nul.

En cette acception, nul manque à l' espagnol et au portugais.


Plaid. Voyez pages V et VI.


Prindrai. Voyez page XI.


Qui, que, cui, du latin qui, quem, cui.

Qui, cui ont été conservés du latin.

Troub. Qui, cui, que. Anc. Cat. Que. Esp. Qui, que.

Port. Que. It. Che, cui, que. Fr. Cui, qui, que.


Vol, de l' indicatif du verbe volo.

Ce substantif, conservé par les troubadours, a été aussi adopté par

l' ancien français.

Troub. Don ieu dic que escurols

Non es plus lieus que sos vols.

R. de Tors de Marseille: Ar es dretz.

D' où je dis qu' écureuil n' est pas plus léger que sa volonté.   

Anc. Fr. Incontinent à son vueil obéirent.

Salel, trad. de l' Iliade, p. 127.


Loduuigs, Loduwig. Voyez page XIII. (Ludwig, Luis, Louis; Ludovico)


Sagrament, de sacramentum, conservé par les troubadours, le catalan et le français, avec la finale ment; et par les autres langues, en ajoutant à ment l' o euphonique.


Part, de l' accusatif latin partem.

Troub. Cat. Part. Esp. Port. It. Parte. Fr. Part.


Non, non, négation adoptée par toutes les langues néolatines.

Troub. Non, no. Cat. No. Esp. Non, no. Port. Não. It. Non, no. 

Fr. Non.


Jo, jo. Jo a été français et italien, yo espagnol (N. E. y catalán antes de Pompeyo Fabra). L' O, changé en EU, a produit chez les troubadours ieu, eu, et chez les Portugais eu; et depuis, changé en E, je dans la langue française.

Returnar. Voyez pages IX et X.


Ne, ne, de Nec, ni, latins, a été adopté par l' ancien provençal, par le français et par l' italien.

L' ancien espagnol l' avait employé:

En sacos ne en guilmas non podian caber.

Poema de Alexandro, cop. 1400.


Contra, du latin contra.

Adopté par toutes les langues de l' Europe latine, le français ayant seul changé l' A en E.


Le mot MAN, homme, a eu dans ces idiômes l' acception générale, et de plus l' acception particulière de substantif indéterminé.

Cette double acception se trouve dans l' anglo-saxon, dans le gothique d' Ulphilas.

Wachter, Gloss. germ., pense que cette forme a été fournie aux langues du Nord par la langue gothique. On trouve dans la traduction des Évangiles, par Otfrid:

Za nuzze grebit man ouh tar.

Ad utilitatem fodit homo quoque ibi,

Otfrid, Evang., lib. I, cap. 1, v. 137.

Voyez Ihre, Gloss. suio-gothic.

En danois, en suédois, en hollandais, en allemand (Mann; English man), MAN, substantif masculin, a conservé l' acception générale d' homme et l' acception particulière donnée à ON, roman. (N. E. alemán, man sucht, se busca, man macht, se hace, man weißt es nicht, no se sabe, etc.)

Je crois avoir prouvé que quatre-vingt-cinq mots des serments appartiennent à la romane rustique primitive.

Quant aux mots restants, 1°. il s' en trouve cinq purement latins. (1: Pro, pro, quid, damno, sit.)

2°. Cinq autres n' entrent dans aucune des classifications que j'ai indiquées; ils ne sont ni romans, ni latins. (2: Dist, doit; fazet, fera; stanit, tient; sendra, seigneur; iver, j' irai.)

3°. Dix-neuf mots peuvent, avec la plus légère modification, être comptés parmi ceux de la langue romane. (3:

Dunat, changé en dona par le changement de l' U en O et par la

suppression du T final.

Conservat, conserva,

Jurat, jura.)


Cette suppression en fait des troisièmes personnes du singulier au présent de l' indicatif roman.

Troub. Cat. Esp. Port. It. Dona, conserva, jura.

Le français a changé l' A final roman en E muet: donne, conserve,

jure.

Nunquam: il suffit de retrancher l' m.

Mica nonqua la te. Poëme sur Boèce, v. 14.

Mie jamais la tient.

Troub. Nonca. Cat. anc. Esp. Port. Nunca. Anc. Fr. Nonques.

Karlus, roman Carles (N.E. como Karles Puigdemont.).

Savir, podir; par une légère transmutation, saber, poder.

Troub. Cat. Esp. Port. Saber, poder. It. Sabere, potere. Anc. Fr. Saver, poer.


Meon, meon, meon.

Troub. Fr. Mon. (N. E. en chapurriau tamé: mon pare, mon germá, etc.)


Meos.

Troub. Meus. (N. E. en chapurriau tamé; estos llibres son meus.)


Fradra. Voyez page XVII, fradre.

Suo.

Troub. Sua.


Int, d' inde, latin.

Troub. Ent.

Ella 's ta bella reluz ent lo palaz. Poëme sur Boèce, v. 162.

Elle est si belle que le palais en reluit.

Anc. Esp. El non quiso ende parte nin óvo della cura. 

(óvo, ovo: hubo, tuvo)

Poema de Alexandro, cop. 1294.

Estaban maravilladas ende todas las gentes.

V. de Santa Oria, cop. 7.


Pois, pois, du latin possum.


Neuls, du latin nullus.

On a vu précédemment nul, nulla.

Nun, de non, latin.

Le véritable mot roman NON se trouve dans le serment du peuple français.


On ne saurait trop regretter qu' un document beaucoup plus considérable que les serments de 842 ne nous ait été transmis que dans une traduction latine, qui du moins constate son existence en romane rustique; je veux parler des allocutions que firent, en cette langue, Charles-le-Chauve et Louis de Germanie son frère, lors du traité de paix qu' ils conclurent en 860 à Coblentz (Koblenz, Coblenza), où ils avaient réuni des princes de leur famille, des évêques, des grands et leurs fidèles. On jugera aisément que les expressions de ce précieux document auraient confirmé ce que je dis sur l' existence et l' état de la langue romane au IXe siècle, et auraient fourni à mes assertions de nouvelles preuves et de nombreux développements.

Le roi Louis parla d' abord en langue théotisque; (1: Cette allocution fut longue, elle est traduite dans les capitulaires.

Baluzio, Capit. Reg. Fr., t. II, col. 141, 142, 143, 144.) 

Charles répéta la même allocution en langue romane. (2: Haec eadem domnus Karolus romana lingua adnuntiavit. Baluzio, Capit. Reg, Fr., t. II, col. 144.)

Louis de Germanie dit ensuite à son frère en langue romane: 

“Maintenant, si vous le voulez bien, je désire avoir votre parole au sujet de ces hommes qui me firent hommage de fidélité.” (3: Post haec domnus Hludouvicus ad domnum Karolum fratrem suum lingua romana dixit: “Nunc, si vobis placet, vestrum verbum habere volo de illis hominibus qui ad meam fidem venerunt.” Baluzio, Capit. Reg. Fr., t. II, col. 144.)

Et le seigneur Charles dit à haute voix en langue romane:

“Quant à ces hommes qui se conduisirent envers moi comme vous le savez, et vinrent auprès de mon frère, tous les méfaits dont ils se rendirent coupables envers moi je les pardonne à cause de Dieu et pour

son amour, et afin d' obtenir sa grâce: je leur accorde les alleux qu' ils ont eus par héritage ou par acquêt et par donation de notre Seigneur,  exceptant ce que j' avais donné moi-même, s' ils me fournissent l' assurance qu' ils seront en paix dans mon royaume, et qu' ils y vivront comme des chrétiens doivent vivre dans un royaume chrétien, et cela si mon frère accorde également à mes fidèles qui ne commirent aucun méfait envers lui, et qui m' aidèrent, quand il en fut besoin, les alleux qu' ils possèdent dans son royaume. Quant à ces alleux, et même quant aux fiefs que les autres obtinrent de moi, j' agirai envers ceux qui reviendront à moi, sans prendre d' engagement à cet égard, d' après ma volonté, comme je le déterminerai mieux avec mon frère.” (1)

Enfin Charles parla encore en langue romane, exhorta à la paix, et exprima le voeu, qu' avec la grâce de Dieu, tous les assistants retournassent chez eux sains et saufs; il mit ainsi fin aux allocutions. (2)

(1) Et domnus Karolus, excelsiori voce, lingua romana dixit:

“Illis hominibus qui contra me sic fecerunt sicut scitis, et ad meum fratrem venerunt, propter Deum et illius amorem et pro illius gratia, totum perdono quod contra me misfecerunt, et illorum alodes de hereditate et de *conquisitu, et quod de donatione nostri Senioris habuerunt, excepto illo quod de mea donatione venit, illis concedo, si mihi firmitatem fecerint quod in regno meo pacifici sint, et sic ibi vivant sicut christiani in christiano regno vivere debent. In hoc si frater meus meis fidelibus, qui contra illum nihil misfecerunt, et me, quando mihi opus fuit, adjuvaverunt, similiter illorum alodes, quos in regno illius habent, concesserit. Sed et de illis alodibus quos de mea donatione habuerunt, et etiam de honoribus, sicut cum illo melius considerabo, illis qui ad me se retornabunt, voluntarie faciam.”

Baluzio, Capit. Reg. Fr., t. II, col. 144.

(2) Et tunc domnus Karolus iterum lingua romana de pace commonuit, et ut, cum Dei gratia, sani et salvi irent, et ut eos sanos reviderent, oravit, et adnuntiationibus finem imposuit.

Baluzio, Cap. Reg. Fr., t. II. Col. 144.

La traduction de ces diverses allocutions romanes a fourni plus de six cent cinquante mots latins, et il faut observer que tous les discours romans n' ont pas été traduits.

Voilà donc sept à huit cents mots romans dont l' existence au IXe siècle est constatée, et qui auraient sans doute fourni le moyen de compléter la démonstration qu'à cette époque cette langue avait déjà reçu la plupart

des développements et des genres de perfection qu' on a remarqués dans les langues néolatines.

Mais si ces preuves utiles, quoique surabondantes, manquent, il me sera permis de recueillir et de rapprocher celles que fournissent divers fragments de cette langue romane rustique à l' époque de 960. (1)

Dans le peu de mots qu' ils ont conservés, ces fragments offrent une correspondance intime avec le style des serments de 842, et il n' est pas possible de méconnaître l' identité des formes grammaticales et lexicographiques. (2: Choix des Poésies originales des Troubadours, t. II, p. 49 et s.)

Serments de 842. Actes de 960.

Substantif, Sagrament. Sacrament, p. 50.

Subst. et adj, Li. Li tolra, li devedara, p. 40, 42.

Relatifs. Lo, l'. Lo tornara, p. 40.

O. Non o farai, si o tenra, p. 46, 42.

Que. Que combatre, p. 41.

Que no las, per so que, p. 42, 43.

Adj. indét. Nul. Nul, p. 45.

Verbes. Salvar, returnar. Trobar, p. 46.

Salvarai, prindrai. Tolrai, vedarai, prendrai, p. 41.

Négation. Ne, non. Ne las, ne no, p. 45.

Préposition. Ab. Ab ti, ab te, ab els, p. 44, 43, 46.

Per. Per bataillia, p. 41.

Ajouterai-je qu' il a existé, conformément aux conciles de 813, des homélies, des discours, qu' adressaient au peuple les ministres de la religion, expressément chargés dé prêcher en romane rustique

(1: Homelias quisque aperte transferre audeat in rusticam romanam linguam. Labbe, Concil. de 813, t. VII, col. 1263.)

Mais à défaut de ces documents qui expliqueraient et démontreraient toujours plus évidemment les principes ingénieux, les regles simples et habiles qui présidèrent à la formation et au développement de la romane rustique, on peut établir et indiquer avec succès la comparaison et les rapports des diverses langues néolatines; oui, l' homogénéité de leurs imitations de la langue latine, l' unité méthodique des modifications qu' elles ont ou faites ou acceptées comme de concert, fourniraient à elles seules la preuve incontestable de leur unité, et de l' existence d' un type primitif intermédiaire, d' après lequel chaque langue paraît avoir développé, ou plus tôt ou plus tard, les moyens communs à toutes, en marquant son individualité par des formes spéciales, des particularités caractéristiques.

Tableaux

dijous, 4 de febrer del 2021

Ensayo de un Diccionario aragonés-castellano

ENSAYO
DE UN
DICCIONARIO
ARAGONÉS-CASTELLANO
POR
DON MARIANO PERALTA,
ABOGADO DE LOS TRIBUNALES DEL REINO
**(dedicatoria y firma: Al Sr. Conde de Ay*
Su *ser.° de aprecio
El autor)
CON LICENCIA:
ZARAGOZA. IMPRENTA REAL. AÑO 1836.

(Edición: Ramón Guimerá Lorente. Se actualiza la ortografía. Ejemplo, mio : mío; Gerónimo Borao amplió este ensayo en su DVA, Diccionario de voces aragonesas)

Ensayo de un Diccionario aragonés-castellano, Mariano Peralta, Braulio Foz

A DON BRAULIO FOZ:

PROFESOR DE LENGUA GRIEGA EN LA UNIVERSIDAD DE ZARAGOZA.

Amigo mío: aunque no mediasen los motivos de la amistad, que para mí siempre serán muy principales, bastaría para ofrecerle este Ensayo el derecho que tiene V. a ello, como escritor aragonés, que no se deshonra de parecerlo en su estilo, si es que no fue envidia del crítico que le notó de provincialismo. No soy tan lince que en las obras de V. señaladamente en la del Verdadero Derecho Natural conozca la patria de su autor, y aun me atrevo a decir, que no la conociera ningún español, ni sospechara nadie que había nacido en las riberas del Ebro, (en Fórnoles, comarca del Matarraña) si V. mismo no lo hubiera asomado en aquellas expresiones, nuestro fuero aragonés, nuestros mayores y otras que V. usa en esta obra. Pero habiendo sabido, que no se defendió V. de la crítica de aquel temerario, diciendo, “que caso de ser fundada la miraba V. como un testimonio del mérito de su estilo, y que si podían tacharle de aragonés, nunca le podían calificar de afrancesado,” lo que es muy raro entre nuestros modernos escritores: me ha parecido que era este un título de justicia *para que le dedicase esta obrita, cuya publicación se debe sólo a las instancias de V.
A la autoridad del hecho que he referido se debe la idea general del discurso preliminar; y aun las observaciones oportunas (en mi concepto) con que en él se defienden del supuesto provincialismo de nuestros escritores.

Antes de conocer a V. tenía ya compuesto mi Diccionario, pero ha sido suerte muy feliz no haberle publicado, pues así ha merecido la aprobación de un escritor castizo e inteligente con cuya amistad se honrará siempre. S. S. S. Q. B. S. M.

Mariano Peralta.

https://an.wikipedia.org/wiki/Mariano_Peralta_Horte

(Quizás en otra edición aparece: Zaragoza 6 marzo de 1835. En esta no.)

PRÓLOGO.


Para aquellos que pretenden reducida la España en materia de idioma culto a los confines de la Castilla y que sólo juzgan que allí se habla el lenguaje puro y castizo de los hijos de Pelayo, parece una empresa ridícula y mezquina la de un Diccionario de las voces que se usan en Aragón y que no han merecido tener cabida en el de la Academia. Sin embargo un trabajo de esta naturaleza no sólo es un testimonio de laboriosidad y de que se ha fijado una atención filosófica sobre cosas, que no llaman ordinariamente la de los que sólo viven en el mundo de los muertos conversando únicamente con los autores que fallecieron en siglos remotos y apartados, sino que es un medio asimismo de presentar materiales para enriquecer nuestra lengua. Los idiomas pobres en su principio crecen como los ríos con los caudales que se les agregan. Los romanos que sojuzgaron la Italia y que trasladaron al recinto de su ciudad pueblos enteros adoptaron también parte de las palabras de que usaban aquellos. Podría citarse la voz Quírites tomada de los sabinos, y aun se podría hacer patente que fueron a enriquecerse fuera del Lacio con los despojos de otras naciones acogiendo una palabra española para significar el escudo. ¿Los franceses no han tomado también de nosotros la palabra número para evitar las equivocaciones que produciría la ambigua aplicación de nombre? Estas adopciones frecuentes en todos los idiomas comprueban lo conveniente, que es recoger dentro de una misma nación las palabras que se usan en las provincias. Un gran provecho resultará a los magistrados para entender las declaraciones de los testigos, para penetrar la fuerza de los contratos y ordinaciones redactadas en este lenguaje, pero también se originará otro beneficio y es que muchas de estas voces desechadas ahora con hastío como bárbaras puedan ser admitidas algún día en el Diccionario de la lengua, después de haber observado, que escritores profundos y cultos, no reparan en valerse de ellas, para expresar ciertas ideas, que antes las significaban con rodeos y circunloquios. ¿Por qué no había de adoptarse en un código rural, la Agüera, Alfarda, Aguacivera y otras? Será más castellano ni más propio decir acequia de aguas pluviales, pago de aguas o contribución de estas, que alfarda? Lo único, pues, que puede oponerse contra las palabras que contiene el catálogo, que presento, es que no se hallan, o muy pocas en el Diccionario de la Academia. Pero ¿acaso esta omisión o calificación de provinciales puede ser un anatema invencible, ni un justo título de proscripción?

La Academia no puede ejercer una autoridad tan ilimitada, ni los castellanos pueden dar la ley hasta tal punto a los aragoneses. Quieren ser los jónicos de la lengua castellana; pues nosotros seremos los áticos o los dóricos, y con cualquier título tan castizos y tan buenos como ellos. Los andaluces alegarán el mismo derecho, que es el uso de su país, derecho muy legítimo, como que no tienen otro los castellanos, y podrán también formar su Diccionario.

Es una paradoja gálica, porque los franceses son los que lo han inventado, para consolarse de la pobreza de su lengua, y un engaño decir, que la riqueza de una lengua no consiste en la abundancia de voces, sino en la diversa significación que tienen, en la variedad y diferencia de ideas, que unas mismas representan. No sé como los que así sienten, puedan entender la riqueza de los idiomas. Y lo peor es, que al fin han llegado a hacer su opinión de moda, porque es corriente entre nuestros filólogos. Siempre el prólogo de Huerta a sus Sinónimos me ha parecido obra de un filólogo educado fuera de su patria, en esa Nación donde es muy usado ese estilo, porque así cree que conviene a su estimación y al desprecio de las cosas en que otros le llevan alguna ventaja. Vaya aparte la cuestión, si hay o no verdaderos sinónimos, que ya sólo puede ponerse a ventilarla el que nunca haya examinado en dos voces que lo parecen, las ideas ya simples, ya compuestas que encierran. Pero con todo no puedo menos de advertir que siempre es argumento en favor de la opinión contraria a la del Sr. Huerta y de los franceses. Aun en las anticuadas se hallarán ideas que faltan a las que el uso les ha sustituido, aun en las simples conjunciones. ¿Quién dirá que por tanto, así que son absolutamente lo mismo que por ende? Séanlo dende y desde, porque la diferencia no está en la voz, sino en las letras de una misma; pero si aquella es diferente, apenas se hallará una en que las ideas no lo sean. Doy sin embargo que haya una absoluta identidad, ¿nada es la variedad, la armonía, la facilidad de asonantes y consonantes por las diferentes terminaciones? Dejemos pues esas paradojas, esos errores, esas artes a los franceses, llamen ellos claridad a la mezquindad, exactitud a la ruindad y monotonía de su sintaxis (sintácsis): y formando la opinión por nosotros mismos, y por nuestras cosas nacionales, atrevámonos a estimar nuestra riqueza, y la abundancia, variedad y la generosidad de la más hermosa lengua de Europa.

No se trata en este Diccionario de la las voces particulares de un dialecto, porque este nombre no se puede dar sino a una lengua distinta de otra en algo en la sintaxis, o por lo menos de la declinación de los nombres y conjugación de los verbos, y semejante a la misma en lo general de ella. Sería dialecto del español la lengua que hablan nuestros aragoneses del Somontano, porque sin dejar de ser española tiene diferencias bastante considerables en lo esencial de todo idioma. Allí dicen, o mulo, os mulos por el mulo, los mulos: tu yés, el yé, por tú eres él es: vinon, tubon, se fuen: por vinieron, tuvieron, se fueron: a yo, por a mí: subiba, teneba: por subía, tenía: gosa ser, gosa tener: por debe de ser, debe de tener: bel tunante que la quie engañar, por algún tunante que la quiere engañar: bella muller d'a galera, por alguna mujer de la galera. Esto es un verdadero dialecto de la común lengua española; pero no lo es la que se habla en Zaragoza ni en parte alguna de Aragón (fuera de esa), porque es absolutamente la misma de Castilla. Una que otra voz ni muchas no hacen diferencia de idioma.

Muchas de estas son tomadas del lemosín o catalán, por la proximidad a Cataluña y la antiquísima unión de estas dos naciones. Pero no por eso se crea que en Aragón se habló el catalán en algún tiempo, como dice sin ningún fundamento el Marqués de Mondéjar, que quiere atribuir al rey Fernando 1.° la introducción de la lengua castellana. Poco había leído de nuestros antiguos escritores, y poco sabía de nuestras cosas. El rey Fernando vino a principios del siglo XV (después del Compromiso de Caspe) y ya mucho antes hablábamos la misma lengua que ahora, si bien usábamos algunas voces que poco a poco se fueron dejando, como también ha sucedido en Castilla. En 1385 decía D. Juan 1.° escribiendo a los jurados de Zaragoza. Omes buenos, bien creemos que habedes sopido, como en el principado de Cataluña no hay aquella abundancia de pan que sería menester. Pregunto; ¿cómo se diría esto en Castilla en aquel tiempo? ¿Era otra lengua o estaba más adelantada la que entonces hablaban los castellanos? Sin embargo aún tardó más de veinte años a venir el rey Fernando del Marques de Mondéjar.

Que en Aragón resultase del latín, del arábigo y del gótico una lengua tan parecida, o la misma que resultó en Castilla, no debe admirar, porque con los mismos elementos en el idioma, la misma pronunciación, las mismas costumbres, las mismas causas políticas y religiosas, el mismo cielo, el mismo carácter y una comunicación y mezcla tan continua entre ambas naciones, fuera imposible suceder otra cosa. No así en Cataluña donde la corrupción del latín vino de la Provenza con los primeros reconquistadores. Conque ni los castellanos introdujeron aquí su lengua, ni es diferente la nuestra de la de ellos: es uno mismo y solo idioma.

No todas las voces que usamos nosotros y son extrañas en Castilla pertenecen al lemosín, aunque hay algunas que tienen este origen. Unas son latinas, otras derivadas de raíces españolas, otras arábigas, lo que demostraría su etimología si se examinase.
Pero para prueba véase en estas. Concieto (apetito fuerte y especial de comer o beber alguna cosa determinada) viene de conceptus (deseo concebido) que es muy latino. Porgar (acribar, ahechar) de purgare, (limpiar). Pinocha de Pinna o pinus, por la figura. Trasmudar de transmutare. Remondar de mundare (limpiar) Recantillo de canto (extremo) y re que tiene fuerza de trabajado, repetido, redoblado, porque así se hace una buena barda. Vesque (liga) de Viscus. Botinflado de boto (cuero) e inflar. Basta de etimologías. Las voces arábigas son harto conocidas, y no es menester citarlas. En fin tenemos también algunas griegas, como entre otras: aturar, que es parar en un sitio por estar entretenido o cebado en alguna distracción o juego. Caloyo, recental, cabritillo.

El desprecio o nota infamatoria con que los castellanos desechan algunas voces nuestras es una injusticia, y una presunción exorbitante; y esto se funda en que los castellanos tienen un diccionario de su idioma, en el cual se han visto obligados a dar lugar a algunas voces extrañas a su provincia, como lo son muchas de las suyas para nosotros. La disputa, pues, debe ser, si un escritor aragonés puede usar las voces que aquí usamos propias de nuestra provincia, que usaron ya, o no usaron, nuestros escritores de otros siglos.

Que los castellanos se rían, sólo prueba que les sorprende un lenguaje a que no está acostumbrado su oído. Porque ¿en qué se funda la autoridad de las lenguas?
La contestación no la darán sin que podamos sacar ventajas. Así también un ateniense se burlaba de unas sicilianas porque dorizaban, y con todo nunca aquellos en su dialecto supieron componer cosas tan amables y preciosas y en estilo tan dulce.

No podemos los aragoneses oponer a los castellanos un poeta que haya usado nuestras voces provinciales, igual a un Garcilaso. Pero sin esta circunstancia, aunque algunas quizá (quizà, con à) se les encontrarían, permítaseme citar a los Argensolas, los cuales no aprendieron su lengua en Castilla, en Toledo, Valladolid, o Alcalá de Henares, sino en Aragón, en Barbastro, Huesca y Zaragoza. Y dijo de estos (Lopez) Lope de Vega, que habían ido de Aragón a Castilla a enseñar la lengua a los castellanos. En efecto así estos dos escritores célebres, como otros de menos nombre, hablaron la lengua española tan bien como los más cultos toledanos del siglo XVI. Que si Cervantes reprende, no sé qué dialectismo en el autor tordesillesco, ya se sabe que habló en odio de los Argensolas, y con tan mala prueba no obstante, que ni Tordesillas es pueblo de Aragón, ni se conoció acá ningún Avellaneda. (Tordesilos sí es de Aragón, cerca de Alustante, Guadalajara)

No diré yo que los antiguos escritores aragoneses no se pueden conocer por el estilo; y aun los modernos; pero será como se distinguen los toledanos de los sevillanos de aquel siglo, y unos y otros de los que se criaron en Castilla la Vieja. Notarase lo más un cierto carácter, una índole, que consistirá precisa y únicamente en más o menos naturalidad, candor, popularidad, ingenuidad: en mayor o menor concisión, gracia, energía o suavidad. Pero todos hablan la misma lengua, y fuera de una que otra voz o frase, tan la misma, que sólo un filólogo consumado podrá conocer por el estilo donde aprendió a hablar y cultivó la lengua el escritor que se examina. ¡Ojalá todos ellos hubieran tomado más de la índole de sus respectivas provincias, más de su diccionario particular, de sus costumbres y leyes: así tendríamos una lengua más abundante y varia, como hicieron y lograron los italianos, y como sobre todos hicieron y lograron los griegos; pues no se deben a otra causa sus varios, hermosísimos y encantadores dialectos. Si yo hubiese nacido en Somontano, o hablase con perfección aquel dialecto, puede ser que me probase a componer en él algunas églogas, que respecto de la común lengua española, presentarían el rústico pero suavísimo dialecto dórico de Bion y Teócrito en la griega.

Advierto que no todas las voces de este Diccionario son igualmente cultas: hay algunas bajas, otras son familiares, otras burlescas, otras jocosas: pero este juicio se deja a la educación, gusto y oído del que conoce la lengua.

Decimos pues, respondiendo a la pregunta de arriba, que con la debida elección, y según la naturaleza de la obra que se escribe, se pueden usar estas voces en escritos para el público, y por supuesto en instrumentos de notarios, en la conversación y trato familiar, sin ningún escrúpulo, como las más puras castellanas, o de la común lengua española. ¿Qué poeta reparará en una égloga en usar de la voz ternasco, (cabritillo destinado para regalo de la mesa), tan legítima por su etimología (tierno) y tan castiza por el sonido? ¿Qué poeta describiendo el campo no usará la suave y hermosa voz, Ababol, por la especie de amapolas que se crían en las mieses en primavera, y que en lemosín se llaman, ruellas, ruillas, por su color rojo? Pues no menos hermosas que esta hay muchas en este diccionario. Otras son expresivas de un modo particular. Otras graciosas; otras sonoras: y aunque todas tuvieran sus equivalentes en castellano, y equivalentes rigurosos ¿quién se privará de esta riqueza y variedad; sobre todo en poesía, por un respeto casi idólatra a la Academia de Madrid? Si en vez de ir Fernando el Católico a Castilla, hubiese venido la reina Isabel a Aragón y fuera Zaragoza la corte de España; aquí se hubiese formado el diccionario de la lengua, y contendría nuestras voces como primeras y las provinciales de Castilla como segundas.

Prevengo que los zaragozanos hallarán aquí algunas voces que ellos no usan, y quizá echarán (de) menos una que otra de las más usadas en esta capital: pero aquello deben atribuirlo a la generalidad del diccionario, y esto a un cuidado muy especial, que hemos puesto en el discernimiento de las mismas voces. Las hay en todas las lenguas que por su rustiquez, inutilidad o corrupción no deben estar en ningún diccionario. Las propias de nuestros fueros se darán en un apéndice al que precederá un tratadito del derecho público político y civil de los aragoneses, cuando tomando consejo de las circunstancias, me parezca que puedo y debo publicarle.

Explicación de las abreviaturas.
Agr. Agricultura.
Adj. Adjetivo.
Adv. Adverbio.
Ant. Anticuado.
P. u. Poco usado o sólo en algunos pueblos.
For. Forense.
n. Nombre.
V. Véase.
v. a. Verbo activo.
v. n. Verbo neutro.
v. r. Verbo recíproco.
- Separación de las varias acepciones de un vocablo, o señal para excusar la repetición de las voces.

DICCIONARIO

ARAGONÉS-CASTELLANO.


A

Ababol. n. Amapola que nace en la mies en primavera.


Abadía. n. Casa del cura de un pueblo.
Abadiado. n. Territorio de la abadía.
Abejero. n. Abejaruco.
Abispado (avispado). adj. Agudo, vivo, entendido y activo.
Abolorio. n. for. Abolengo. Retracto gentilicio.
Abrahonar. v. r. Ceñir por los brahones.
Abrevador. n. Abrevadero.
Acacharse. v. r. Agacharse.
Acampo. n. Dehesa.
Acantalear. v. a. Caer granizo grueso.
Acapizarse. v. r. Asirse a las greñas.
Acoplar. v. a. Atraillar, unir dos personas o bestias.
Acortadizos. n. Cortaduras, desperdicios de papel, guantes, etc.
Acorzar. v. a. Acortar.
Acotolar. v. a. Aniquilar, acabar con alguna cosa.
Ademprío. n. Ejido, término común de pasto.
Ador. n. Turno en el riego.
ADULA. n. Hato de ganado mayor de todo un pueblo, reunido para pacer (la dula).
- Terreno que no tiene riego destinado.
AFIRMARSE. v. r. Ajustarse, contratar un criado o criada su servicio.
AGRAMAR. v. a. Machacar cáñamo, lino.
AGUA ESMERADA. Agua reducida a menor cantidad por la acción del fuego.
AGUACIBERA (aguacivera). n. Tierra sembrada en seco y regada después.
AGUAITAR. v. a. Acechar.
AGÜERA. n. Acequia para dirigir el agua pluvial a los campos.
AGUJA. n. Alfiler.
AGUATIELLO. n. Abertura hecha en la pared, para despedir el agua de un patio, calle etc. ALACET. n. Fundamento de un edificio.
ALADRO. n. Arado.
ALAICA. n. Aluda, hormiga con alas.
ALAMBRE. n. Hilo de hierro.
ALBADA, n. Alborada. - Canción de los mozos al rayar el día.

ALBARÁN. n. Papel de obligación privada. - El que se da en Cuaresma para acreditar el cumplimiento con la iglesia.
ALBELLÓN. n. Arbollón. n. Albañal. - Conducto subterráneo de piedra en los campos para dar salida a las aguas sin perjuicio de la labor.
ALBERGE. n. Albaricoque.
ALCOVILLA. n. Chimenea sólo para calentarse.
ALCORZAR. v. a. V. Acorzar.
ALERA FORAL. n. agr. Pastos comunes a dos o más pueblos.
ALFALZ o ALFALCE. n. Alfalfa.

ALFARDA. n. Contribución por el riego.

ALFARDÓN. n. Arandela.

ALFARRAZAR. v. Pactar el pago de una cosa por otra.

ALFÓNDIGA. n. Alhóndiga.

ALGORÍN. N. Atajadizo para poner la aceituna separadamente. - Sitio para tener a mano harina, cebada etc.

ALGUAZA. n. Visagra, gozne.

ALIRÓN. n. Alón de pavo, gallina, sin plumas.

ALJEZ. n. Yeso.

ALJECERÍA. n. Yesería.

ALJEZÓN. n. Yesón.

ALMADÍA. n. Balsa de maderos, o conjunto para conducirlos por los ríos.

ALMENARA. n. Zanja para conducir al río el agua sobrante de una acequia.

ALMOGÁBARES (almogávares). n. Tropa irregular de Aragón.

ALMUD. n. La dozava parte de una fanega aragonesa.

ALMUDÍ. n. Alóndiga.

ALMUESTAS. n. Tributos reales.

ALMUTAFAT. n. Almotacén, fiel de pesos y medidas.

ALQUEZ. n. Medida de doce cántaros de vino.

ALUFRAR. v. a. Ver con prontitud. - preveer.

ALUM. n. Alumbre.

AMANTA. adv. Mucho.

AMERAR. v. a. Merar, mezclar el agua con vino, etc. - Amerar la olla: echar agua en olla de nuevo.
AMORGONAR. v. ac. agr. Tender los sarmientos para que arraiguen.
AMOSTA. adv. Lo que puede cogerse con las palmas de las dos manos juntas.
AMPRAR. v. a. Pedir o tomar prestado.

ANDADERAS. n. Secas.

ANDADOR. n. agr. Andén, calle de jardín. - Ministro de Ayuntamiento.

ANDALOCIO. n. Lluvia de poca duración.

ANEGA. n. Fanega.

ANTECOGER. v. a. Coger las frutas antes de tiempo.

ANTIPOCA. n. Instrumento, por el cual uno se declara deudor.
ANTORCHERA. n. Velón de cobre.
ANTOSTA. n. Tabique.
APAÑAR. v. a. Remendar.
APARADOR. n. Basar.
APENAR. v. a. Intimar una pena ya señalada.
APERCAZAR. v. a. Coger con alguna dificultad.
APETENCIA. n. ant. Apetito.
APOCA. n. Recibo. - Testimonio que dan los curas y frailes por las misas de algún cargo que han celebrado.
APRENSIÓN. n. for. Uno de los cuatro procesos forales.
ARGUELLADO. adj. Desmedrado en salud.
ARGUELLARSE. v. r. Parecer enfermizo y desmejorado. - No blanquear la ropa, lo que debiera.
ARGUELLO. n. Desmedro. - Suciedad.
ARIBOL. n. Aspa:
ARMADÍA. n. V. Almadía.
ARQUIMESA. n. Papelera.
ARRAMBLAR. v. a. Dejar una avenida llena la tierra de arena. - Llevarse uno todo lo de una especie o muchas cosas con grande ambición o codicia.
ARTIGA. n. Tierra recientemente roturada.
ARTO. n. Espino. (??? si florecen os artos, nieve en os altos)

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ASOLARSE. v. r. Aclararse los licores turbios bajando al suelo las partículas más gruesas. ATAR, fardos, paquetes. v. a. Liar, etc.
ATRAZAR. v. a. Trazar, disponer el éxito de alguna cosa.

ATRAZO. n. Persona desaseada y despreciable.
ATURAR. v. a. Hacer parar o detener las bestias. - El que a 40 años no atura, a 50 no adevina, a 60 desatina. V. el prólogo.
AUGETAS. n. Albricias, gratificación que se suele dar a las criadas en casas particulares, mesones, diligencias. - Especie de pastel. - Penca de escarola cocida.
AVEZAR. - AMALVEZARSE. v. r. Aficionarse, cebarse. (chap. aveá, aveás, malveá, malveás)

AZAROLLA. n. Serva. (acerola)

AZUD. n. Presa para sacar agua de un río.

AZUDA. n. Noria.


B

BABAZORRO. adj. Rústico, tosco. - Dícese con desprecio del joven que se atreve a mayores empresas de lo que está bien a su edad.
BADAL. n. Carne de las espaldas y costillas.
BADINA. n. Charco o laguna que deja un río. - De aquí embadinar.
BANDEAR LAS CAMPANAS. Tocarlas, haciéndoles dar vueltas.
BAGA. n. Cuerda para atar cargas.
BAGUETA o BAGUERETA. V. Baga.
Ballón. n. agr. Arroyo pequeño.
BALLUECA. n. agr. Ballico, joyo, especie de cizaña.

BÁNOVA. n. Colcha de lana, cubierta de cama.
BARBADO. n. agr. Sarmiento con raicillas para plantarse.
BARCHILLA. n. La doceava parte de un caiz de granos.
BARDO. n. Barro.
BARRAL. n. Garrafa.
BARREÑO. n. Jofaina.
BASTA. n. Hilván.
BASTARDELO. n. Minutario, cuaderno de borradores de las escrituras.
BASTE. n. Basto, especie de albarda.
BATEAGUAS. n. Paraguas.
BATIR. v. a. Verter, arrojar, desechar, derribar.
BATUECO. adj. Huevo huero.
BÁZARO de cera, pez, etc. n. Escoria.
BECCARDÓN. n. Agachadiza.
BERGANTO. n. Cardenal, señal o hinchazón que deja el látigo.
BERLANCO. n. V. Berganto.
Besque. n. Liga.
BIMARDO. n. Novillo, buey de dos a tres años.
BISALTO. n. Guisante.
Bisca. n. Remurguillo, viento no muy fuerte, pero frío y penetrante.
BISTRAER. Sonsacar.
BISTRETA. n. Cantidad que en lo antiguo se adelantaba a un procurador.

BLANQUERO. n. Blanqueador.

BOALAR. n. agr. Dehesa.

BOIRA. n. Niebla muy espesa.

BOJARDONES. n. agr. Especie de setas.

Bofo. adj. Fofo.
Bolado. n. Pan de azúcar rolado. (panal de azúcar).
BOLEA. n. Pelota jugada al aire. - fam. mentira.
BOLISA. n. Pavesa, motilla en la ropa, y la que vuela en el aire.
BOLLO. n. Chichón.
Boñiga. n. Excremento del ganado vacuno (bacuno).
Boque. n. Macho cabrío.
Botiga. n. Tienda de mercader. - Taller de un artista.
BOTINFLADO. adj. Hinchado.
Boto. n. Pellejo, cuero para poner vino.
BRAZAL. n. agr. Arroyo, hijuela de acequia.
BRESCA. n. Panal de miel.
BRISA. n. Orujo de la uva.
BROCAL de canal. n. Bocal, azud (o presa).
BROCUL, BROQUIL o BRÓCULI. n. Brócules, col.
Buco. n. V. Boque.
BUEGA. n. Mojón, linde.
BULCAR. v. a. Volcar.
BURO. n. Greda, arcilla.
BUSCA. n. Mota.
BUIDADOR o BUIRADOR. n. El que trabaja en latón o cobre.



С

Cabezana. n. Cabestro.
CABIDAR. v. a. Ahorrar, economizar.
CABALLÓN. n. agr. Lomo de tierra que divide las eras de los huertos.
CABEZERO. n. Inquilino principal de una casa.
CABREO. n. Libro becerro.
Cacha. n. Envite falso en ciertos juegos de naipes,

CACHILADA. n. Lechigada.

Cacho. adj. Gacho.

Cadejo. n. Madeja.

CADILLO. n. La flor del olivo cuando sale el fruto. - Cachorro.

CADIELLO. V. Cadillo.

CADIERA. n. Escaño, banco de respaldo.

Cado. n. Madriguera.

CALAJE. n. Cajón o naveta.

CALAMONAR. v. a. Corromperse o fermentar la yerba u otro vegetal.

CALIBO. n. Rescoldo.
CALOYO. n. Recental, cabritillo destinado para el plato.
Callizo. n. Callejuela, calleja.

CAMAL. n. Rama.

CAMPAR. v. n. Solazarse. - Descollar, sobresalir: lucir el garbo, pasear con vanidad u ostentación de la ropa, riqueza, etc.
CANALERA. n. Canal de tejado.
CANERO. n. Salvado grueso.
CANSO, CANSE o CALSO DE AGUJA. n. Ojo de aguja.
CANTAL, CANTALAZO. n. Canto o piedra grande.
Caño. n. Cueva para refrescar el agua, vino en verano.
CAÑUTO. n. Alfiletero.
CAPAZA. n. Espuerta para los molinos de aceite.
Capazo. n. Esportilla.
CAPARRA. n. Garrapata.
CAPARRÓS. n. Caparrosa.
CAPEL. n. Capullo, se dice del gusano de seda.
CAPELARDENTE. n. Tumba. (capilla ardiente)
Capítulo. n. Cabildo de cualquiera iglesia.

CAPOLAR. v. a. Cortar menudamente carne, cebolla.
CAPSUELDO. n. Ventaja del uno por diez le da al que paga ciertas deudas antes del término. Y así se dice ganar capsueldo o capsuelda, por pagar anticipadamente. CARAMULLO. n. Colmo.
CARDELINA. n. Jilguero.
CARDÓN. Árbol. n. agr. Laurel silvestre.
CARIÑAR. v. a. Echar (de) menos a una persona, lugar, etc. sentir su ausencia y privación.
CARIÑARSE. v. r. Sentir tristeza por la ausencia de los amigos, padres, etc. Sentir novedad triste de un lugar, de gentes no conocidas, etc.

CARNERARIO. n. Panteón u osario.

CARPETA. n. Cubierta de carta.

CARRAÑA. n. Ira: persona de mal genio.

CARRAÑAR. v. n. Regañar.

CARRAÑÓN. adj. Regañón.

CARRAZA de n. Ristra de ...

CARRAZO de uva. n. Racimito de la uva.

CARRADA. V. Carraza.

CASAL. n. Solar: edificio de casa arruinado.

CASERA. n. Ama de gobierno.

CAJETA. n. Cepo para pedir limosna.

CAVAL (cabal). n. Peculio, pegujar, de los hijos segundos.

CAVALERO. n. El hijo que no es heredero.
(aquí aparece cabezero. n. Inquilino principal de una casa.)

CAZUELO o CAZUELA. n. Cacharro.

CENERO. n. Terreno no pacido.

CENTENAR, CENTENAL O CENTENERO. n. Cuenda de madejas.

CENSAL. n. Censo.

CENSALISTA. n. El acreedor a los censos.

CEÑAR, v. a. Guiñar, hacer señas.

CEPRÉN, CEPRENAR. Palanca: mover algo con ella.
CERCILLO. n. Arco de cuba.
CERPA DE LANA. n. La porción que puede cogerse con los dedos.
CHAFAR. v. a. Escachar, machucar: - dejar burlado a uno con una salida que no esperaba.
CHAFARREAR. v. a. Hablar, platicar.
CHANDRO. adj. Flojo, desaseado.
CHANCHULLO. n. Bahorrina, conjunto de cosas despreciables y asquerosas. CHAPARRAZO. n. Chubasco.
CHAPEAR o CHAPIAR. v. a. Chapotear.
CHARADA DE FUEGO. Llamarada de poca dura duración.

CHARRAR. v. a. Charlar, hablar con indiscreción.

CHEMECAR. v. n. Quejarse.

CHEMECO. n. Quejido.

CHIRNETE. N. Chichón.

CHIRIGOL. n. Pisto.

(algunas no están en este orden en el texto que tengo delante)

CHORDÓN. n. Frambuesa: zumo de fresas.

CÍA. n. Silo.

CIBIACA. n. Parihuelas, andas.

CIRIUELO. n. Libro de cerilla.
CHOLLAZO. n. Pescozón.
CHOTA. n. Vaca. - Ternera.

CHULLA. n. Lonja de tocino, carnero, etc.

CLAMOR. n. f. Barranco o valle, que es arroyo crecido en las lluvias copiosas.

COBAR. n. Cobijar.

COCINILLA. V. Alcobilla.

Cocio. n. Cuenco.

Coconas (nueces). adj. Nueces vanas.

Cocote. n. Cogote.

COGER. v. n. Caber.

COGULLADA. n. Cogujada.

COLLETE. n. Alzacuello.

Concieto. n. Apetito semejante al de las mujeres preñadas.
CONFITAR. v. a. Cocer las frutas en almíbar y cubrirlas con azúcar.
CONSUETA. n. Añalejo. - Apuntador de teatro.
CONVOLAR A SEGUNDO MATRIMONIO. Contraer segundo matrimonio.
COQUETA. n. Palmeta. - Especie de pan.
CORCARSE. v. r. Se dice de la madera cuando la roe el gusano.
CORRENTIAR. v. a. agr. Echar agua en los campos para beneficiarlos.
CORRINCHE. n. Círculo de gente.
CORRO. V. Corrinche.
COSCARANA. n. Torta delgada y seca.
Coso. n. Calle muy ancha, que suele ser la principal de una ciudad.
Cosero. n. Arroyo para regar un campo.
Cospillo. n. Orujo de oliva.
COTILDEQUÉ (de) m. ad. Clase ínfima de un mismo título de nombre, autoridad, dignidad, etc.
CREMALLOS. n. Llares.
CRESARSE LA MADERA. V. Corcarse.
CUARTEAR. v. a. Cuartar, sacar la cuarta parte de la décima.
CUARTEADOR. n. El encargado de esta operación.
Cuezo. V. Cocio.
CULTARAR. v. a. Cultivar.
CUITAR. n. Reja para arar cuando la tierra está seca.
CUNAR. v. a. Mecer.


D


Dalla o dallo. n. Dalle.

DAZA o ADAZA. n. agr. Cierta semilla parecida al trigo cuando está en cierne. DEGÜELLA. n. La res que se mata por haber entrado en vedado.
Degüello.n. Degolladero.
DENTERA. n. Apetito de comer una cosa excitado por su presencia.
DESCAI O DESGAI. n. Retal, pedazo de tela. - El tanto en dinero que se paga cuando en los diezmos no llega al número la especie.
DESGANA. n. Desmayo, congoja.
DESMADEJADO. adj. Flojo, desmazalado.
Despedida. n. Salida, desaguadero.
Dica. adj. Hasta.
DIEZMADOR. n. El preceptor de diezmos.
DOBLERO. n. Panecillo de cierta especie.
DOMINICATURA. n. Cierto derecho del señor temporal.
Doncel. n. Ajenjo.
DORONDÓN. n. V. Boira. Niebla espesa y fría de invierno.

Dropo. adj. haragán (aragan en el original), inaplicado.

DULA. V. Adula.

DURAZNILLA. n. Durazno.

DESJUÑIR. v. a. agr. Desuncir.

E

ECHAR GATOS AL EBRO. (No estar para) estar miserable, etc.
EJECUTOR, n. Albacea.
EMBAFAR. v. a. Empalagar.
EMBASTAR. v. a. Hilvanar.
EMBASADOR. n. Embudo.
EMPANDULLO O EMPANTULLO. Pastel, ensuciada, mala salida de un negocio, - embolismo, embrollo.
Enverar las uvas y demás frutas. v. a. Principiar a sazonar las frutas.
EMPEDREAR. v. a. Empedrar.
EMPELTRE. n. Olivo (injertado) engertado.
EMPENTA. n. Empujón, empellón.
EMPENTÓN V. Empenta.
EMPENTAR. v. a. Empujar.
Enatizo. n. Desmedrado, mal nacido físicamente. - De ánimo apocado, ruin.
ENCANTAR. v. a. Vender en almoneda.
ENCANTE, ENCANTILLO. n. Lugar en que se venden las cosas viejas o de desecho. ENCARRAÑARSE. v. r. Irritarse, incomodarse.
ENCETAR. v. a. Decentar, empezar.
ENCORRER. v. a. Correr tras alguno para cogerle.
ENDURAR. v. a. Pasar hambre, sufrir.
ENGALZAR. v. a. V. Encorrer.
ENGARDAJINA. n. Lagartija.
ENGLUCIAR. v. a. Mirar con intensión, hacer gestos para conseguir alguna golosina. ENGULLIDOR. n. Sumidero.

ENRONA. n. Escombros, desperdicios de obra.

ENRONAR. v. a. Envolver con escombros.

ENRUENA. V. Enrona.

ENSOBINARSE. v. r. Caer una caballería en postura supina con peligro de perecer. ENTORNAR. v. a. Hacer el dobladillo.
ENTRECABAR. v. a. Sachar, limpiar de yerbas la hortaliza.
ERAGE. n. Miel virgen.
ESBARAR. v. a. Resbalar.
ESBARRAR. v. a. Asombrar, espantar la caza, caballerías, etc.
ESBAFAR. v. a. Evaporar.
ESCACHAR. v. a. Despachurrar met. Chasquear, dejar burlado con admiración. ESCALFETA. n Braserillo.
ESCAHAR. v. a. Roturar.
ESCAÑARSE. v. r. Desgañitarse, ahogarse de una tos fuerte.
Escaño. n. Féretro.
ESCACILAR. v. a. Cacarear.
ESCALIBAR. v. a. Sacar el rescoldo.
ESCAMPAR. v. a. Tender el estiércol por la tierra. - Derramar granos y cualquiera cosa. ESCOBAR. v. a. Barrer.
ESCOPETADA. n. Escopetazo.
ESCORCHA. n. Túrdiga, correa ancha de cuero sin curtir.
ESCORCHAR. v. a. Levantar la corteza de un mal.
ESCOTOLARSE. v. r. Frotarse el cuerpo con la camisa moviéndose.
Escudillar las sopas, chocolate. Calar las sopas.
ESGARRIFAR. v. a. El efecto que nos causa la lima cuando da en falso. - Espeluzarse (espeluznarse) de estremecimiento y horror por un hecho atroz.

ESMUIRSE. v. a. Deslizarse, escurrirse, zafarse.

ENAVESAR. v. a. Trasponer.

ESPEDO. n. Asador. (espeto)

ESPERREQUE. n. Niño u hombre mal sano, regañón. Cosa despreciable.

ESPICHAR. v. a. Morir.

Espinai. n. Espinaca.

ESPONJADO. n. Azucarado.

ESPORTÓN. n. Serón.

Espuenda. n. Margen de río, campo.

ESQUILA o ESQUILO. n. Cencerro.

ESQUILADA. n. Cencerrada.

ESQUIROL. n. Ardilla.

ESTADAL. n. Librito de cerilla.

ESTREÑIR. v. a. Entornar una puerta, medio cerrar.
ESTRENAS. n. V. Augetas en su primera acepción.
ESTRICALLAR. v. a. Hacer pedazos.
ESTREUDES. n. Trébedes.
ESVIRAR. v. a. Bruñir.


F


FABOLINES. n. Especie de habas pequeñas.

FABUEÑO. n. Fabonio, viento.

Fajo. n. Haz.

FALCA. n. Cuña.

FALAGUERA. n. Deseo impertinente y extravagante.

FALORDIA o FALORÍA (hay tilde, faloria). n. Cuento, Fábula.

FARDACHO o HARDACHO. Lagarto.

Falsa. n. Desván. - zaquizamí.

FARACHAR. v. a. Espadar el cáñamo, lino.

Farfalloso. adj. Tartamudo, balbuciente.

FARINETAS, n. Puches.

FARNACA. n. Lebrato.

FASCAL. n. Hacina de 30 haces de mies.

FEJUDO. adj. Basto, pesado: se dice de las ropas.

FEJUDEZ. n. Pesadez.

FEMERA. n. Estercolero.
FENDILLA. n. Grieta.

FENAL. N. Prado.

FERGENAL, FERGINAL o FREGENAL. n. Campos que se comprenden en la redonda de un pueblo.

FIEMO. n. Estiércol.

FILA. N. Madero, viga.

Findoz. n. Regaliz.

FIRMA. n. Uno de los cuatro procesos forales.

FITERO DEL SOL. n. Resistero.

FIZAR. v. a. Clavar el aguijón la abeja o algún animal ponzoñoso.
Fizón. n. Aguijón.
FONDELLÓN. adj. Vino muy bueno que tiene fondo o madre antigua en la vasija. FOSQUETA. n. Calabozo.
Fraga. n. Fresa en la parte septentrional de Aragón. (Fraula en Valencia)
FRAGENCO. n. Cerdo de dos años.
Fres. n. Galón de plata u oro.
FRITADA. Pisto.
FRIOLENCO. adj. Friolento.
FRONTINAZO. n. Golpe dado en la frente, contra una pared, puerta, etc.
FULCO. n. Geme.
FURO. adj. Fiero, huraño, animal coceador. - Mujer esquiva, cerrera. - Hacer fura alguna cosa. - Trasnocharla. - Hurtarla.


G

GABOTE. n. Volante, juego.
GAFETE. n. Corchete.
GAJO. n. Porción de manzana, naranja.
GALACHO. n. Hoyo o cortaduras que dejan las avenidas o aguas derrumbadas. GALDRUFA. n. Peonza.
GALERA. n. Casa de corrección para mujeres.
GALLINERO. Cazuela de teatro.
GALLIPUENTE. n. Puente que llevando una acequia, sirve también para paso.

GALLOFA. n. Añalejo.
GALLÓN. n. Césped arrancado de los prados para hacer paredes.
GANA, tenerla o darla. Querer o no querer.
GAÑA. n. Extremos de herradura, reja o azada.
GARGOL. V. Batueco.
GARNACHA. n. Uva y vino de cierta especie.
GARRAMPA. n. Calambre.
GARRASPA. n. Escobajo.
GARRÓN. n. Calcañar.
GARROSO. adj. Patituerto.
GARVA. n. agr. Gavilla de mies.
GARUFO. adj. Garifo.
GAVIÑO. n. Pretil.
GAY o GAYO. n. Cierta ave.
GENERAL. n. ant. Rentas generales.
GENERALILIDADES. n. ant. Contribuciones.
GETA. n. Grifo - boca y aun mejillas. - Hinchar a uno la geta - darle de mogicones. GETAZO. n. Bofetón.
GIGUENTENA. n. Multa o pena por abuso de las aguas de riego.
GIMENZAR. v. a. Sacudir a golpes la simiente de lino, cáñamo.
Ginjol. n. Ginja, azofaifa.
GORITO. adj. Ruin.
GRAMEN. n. Grama.
GRATAR. v. a. Rascar poquito a poco.
GRIPIA. n. Mujer díscola y pendenciera.
GRITAR. v. a. Reprender reconvenir.
GRUENZA, n. Tolva.
GUARDA o GUARDIA. V. Dula o adula.
GUANTĄZO. V. Getazo.
GUAJO. n. Pie de trigo, cebada con más de una espiga.
GUAJAR. v. n. Echar muchas espigas.
GUARÁN. N. Garañón.
GÜELLAS. n. Ovejas.
GUIJA. n. Amorta (almorta), especie de legumbre.
GUIJONES. n. Especie de guisante.
GUIÑOTE. n. Brisca real, tute, juego de naipes.
GUINGORRIA. (a la) mod. adv. Se dice de un traje mal puesto, extravagante.
Guito. adj. Mulo o asno coceador.
GUSANERA. n. Herida hecha con palo o piedra en la cabeza.


H


HILARZA. n. Hilaza.

HILADILLO. n. Cinta de algodón.

HILERA. n. Hueca del uso.

Hilete. n. Hilo delgado.

HORCA PAJERA. n. Aviento.

Hoya. n. Terreno llano y dilatado rodeado de montes.

Huega. V. Buega.

HUEBRA. n. Barbecho.

HURTA-DINEROS. n. Alcancía, hucha.


I


INDIGNARSE LA LLAGA. Enconarse la.
INGENIO. n. Fábrica donde se elabora la cera.
INTIMA. n. El acto de apenar.
INVENTARIO. n. Uno de los cuatro procesos forales de Aragón.
IRASCO. n. Macho cabrío.

J

JARRO. n. Medida de vino. - el cacharro.
Jasco. adj. Desabrido, áspero al paladar.
JAUTO. adj. Soso.
Jota. n. Baile (bayle) de Aragón. - Sonata de la provincia. - Canto.
JORDIGA. n. Ortiga.
JUBO. n. Yugo.
JUBADA. n. Yugada.
JUÑIDERA. n. Coyunda.
JUÑIR. v. a. Uncir.
JUSTILLO. n. Ajustador de las mujeres. - En francés y en Castilla corsé.


L

LABOR. n. Simiente de seda que se aviva.
LAMÍN. n. Golosina.
LAMINERO. adj. Goloso.
Lapo. n. Bofetón no fuerte y dado por venganza y con desprecio.
LASTÓN. n. Yerba seca.
LATONERO o LITONERO. n. Almez, árbol.
Ley. n. Cariño, afecto. - Tener poca o mucha ley. - Querer poco o mucho. - No tener ley al pan que se come. - ser un descastado.
Libón. a. Fuente donde borbolla el agua de abajo arriba. - Depósito de agua para una fuente.
LIBRA. n. Peso en los molinos de aceite. - veinte sueldos moneda; libra jaquesa. LIESTRA. n. Planta silvestre parecida al mimbre.
LIGALLO o LIGAJO. n. Junta de ganaderos que determina el paso de los ganados, y en lo antiguo dirimía las controversias que de esto se producían.
Lillas. n. Aguinaldos.
LISIADO. adj. ant. Aficionado.
LITÓN. n. El fruto del almez, almez.
LIZA. n. Bramante.
LOMILLO. n. Solomillo.
LONJA. Edificio público para depositar artículos de comercio.
Loseta. n. Trampa hecha de un ladrillo o losa pequeña para coger ratones y pájaros. LUCIAR. v. a. Apuntar la reja o arado.
LUCERO. n. Libro Becerro.

LUMINERO. n. Mayordomo de cofradías.

LUMEN-DOMUS. V. Lucero.

LUNA. n. Patio.

LUQUETE. n. Pajuela.

Lorza. n. Alforza, pliegue que se hace en los vestidos para alargarlos, si acomoda. LLEGA, (hacer la) n. Recoger limosna, o lo que la caridad da aún a los que no son pobres, como los frailes.
LLEGAR. V. Llega.


M


Macelo. n. Rastro.
MADRAZA. n. Madrona.
MAIGAR. V. Entrecavar.
MALBUSCA. n. Mujer inquieta, sagaz y muy astuta.
MALMETER. v. a. Echar a perder.
MANCHA. n. Fuelle.
MANCHAR. v. a. Mover los fuelles.
MANCHADOR. n. El que los mueve.
MANIFACERO. adj. Entrometido en lo que no le importa.
MANIFESTACIÓN. n. for. Uno de los cuatro procesos forales.
MANTORNAR. v. a. agr. Binar.
MANZANA DE DAMA. n. Azarolla.
MARDANO. n. Morueco, carnero que se deja para padre.
MÁRFEGA. n. jergón.
MÁRRAGA. n. Tela basta de estopa y pelo de cabra.
MARTÍN-PASEO. V. Fritada. (pisto; chirigol)
MAS. n. Casa de campo en secano.
MASADA. V. masía.

MASAR. v. a. Amasar.

MASÍA. v. a. agr. Cortijo.

MASOBERO. El que vive en cortijo.

MASCARA. n. Tizne.

MASCARAR. V. Tiznar.

MATA DE PELO. n. Crencha.

MATACABRA. n. Granizo muy menudo y frío que cae en invierno.

MAYENCO. n. Deshielo de nieve en primavera.

MAZA. n. Pértiga.

MAZERO (macero). n. Pertiguero, oficio de las iglesias.

MEJANA. n. Isla de río.
MELSA o MIELSA. n. Bazo.

MELÓN DE AGUA. Sandía.

melón de carne o de tierra. Melón.

MEMORIA, (caer o dormir de) boca arriba, panza arriba, posición supina.
MENUCELES, MINUCIAS. Los perceptores de décimas entienden todos los frutos, menos los granos, vino y aceite, que llaman mayores.
MENUDILLO. n. Moyuelo, salvado menudo.
MESTURA o MISTURA. n. Trigo mezclado con centeno.
MERMAR. v. n. Disminuirse el agua, la cera, y cualquier líquido por la acción del fuego. Mida. n. Medida, sincopada de medida.
Milocha, o MILORCHA. n. Cometa.
MITADENCO. n. V. Mestura.
MOLADA. n. Cantidad de aceituna que se deshace de una vez.
MOLTURA. n. Maquila.
Molla, musgo, mohó. n. Tierra sustanciosa.

Momo, momero. n. Fisgón.

MOÑACO. n. Muñeco.

MORCACHO. V. Mestura.

MORCAS. n. La hez del aceite.

MORGUERA. n. Tomillo.

MORGÓN DE VID. n. Mugrón.

MORGONAR. v. a. Tender los sarmientos para que arraiguen.
MORTIJUELO. n. Párvulo, niño muerto dispuesto para enterrarle.
MORÚGULA o MÚRGULA. n. Criadilla de tierra.
Mosen. Título o tratamiento. Equivale a Don: y se da a los clérigos. Antiguamente se daba

a los nobles.

MOTACÉN. V. Almotacén.

MUTAFA. V. Almotacén.

MOTILAR. v. a. Cortar el pelo.

Mueso. n. Bocado.

MUIR. v. a. Ordeñar. (muñir)


N


NANTARSE. v. r. p. u. Apresurarse.
NATILLA. n. Natillas.
NAVESAR. V. Esnavesar.
NAYA. n. Galería dentro de sala, iglesia, etc.
NIETRO. n. Medida de 16 cántaros de vino.
Niquitoso. adj. Dengue, hombre que se emplea en menudencias y reparos despreciables. No-cosa. mod. adv. p. u. Nada.


O

OLEAZA. n. El agua sucia que sobra después de sacado el aceite de la pila.
OLIVA. n. Aceituna.
OLIVERA. n. Olivo árbol.
ONCEJO. n. Vencejo.
ORDINACIÓN. n. Ordenanza.
ORDIO. n. Cebada.
OTRI-OTRIE. adj. p. u. Otro. - Ocupa hacienda, ropa ajena.


P


PACENTAR o PAGENTAR. v. a. Apacentar.
PAJUZ, PAJUZO. n. Paja desecha en los pesebres y eras.

Panes. n. El trigo en yerba.

PANIZO, n. Maíz.

PANIQUESA. n. Comadreja.

PANOLLA. n. Mazorca.

PAREJO. adj. Poco limpio en guisar y gobernar la comida.

PASAMÁN. n. Pasamanos.

Paviso. n. Pavía. - adj. - Tonto, lerdo.

PAÚL. n. Pradería común.

PECINA. n. Riña.

PECULLO. n. ant. Peculio.

PEDRADA. n. Apedreada.

PEDREÑA. n. Pedernal.

PELELE. n. Pobre en potencias y fortuna.

PELLA DE COL. n. El cogollo de la col.

PENAR. v. n. Pesar, arrepentirse.

PENAMÉ. Pésame.

PENEQUE. n. Borracho. Ponerse peneque, embriagarse.

PEONÍA. n. Peonada, jornal.

PERCAZAR. V. Apercazar.

PERDIQUERO. n. Perdigón.

PERERA. n. Peral.

PETENAR. v. a. Retozar.

Pezolaga, n. Hombre o mujer tronera, de poco asiento y malas mañas.
PICAR. v. a. en el almirez. - Machacar.
Pichón. n. Palomino, el polluelo de paloma casera.
Picor. n. Picazón, escozor.
Pie. n. Medida de aceituna.
PIGRE. n. Negligente, el peor de la escuela.
PILLA. n. Pillaje.
Pilma. n. Vizma. - Deuda o trampa.
PINOCHA. V. Panolla.
PIÑORAR o PEÑORAR. ant. Sacar prendas.
PINCHE. n. Ayudante, marmitón de cocina.
PIQUERO. n. Albañil, alarife.
PIGÜESA. n. Viruelas.
Picota. V. Pigüesa. (pigota)
Pizco. n. Pellizco.
PLACER (A). mod. adv. Despacio, poco a poco.
Planzón. n. Estaca de olivo vivo; y de cualquier árbol.
PLEGAR. V. Llegar.
PLEGADOR. n. El que recoge la limosna.
Pocear. v. a. Sacar agua de un pozo con pozales.
PORCHE. n. Poste, soportal.
PORGADERO. n. Arnero.

PORGAR. v. a. Aechar.
PORGUESAS. n. Aechaduras.
(Pocha. n. Faldriquera.)
Pocho. adj. Pálido, descolorido.
Pollos. V. Caballón.
POLPA. n. Pulpa.
Poso. n. La parte gruesa de líquidos que se queda o baja al fondo de la vasija.
POZAL. n. Cubo de pozo.
POZALEAR. v. a. Revolver la agua de un pozo con los cubos y cuerda subiendo y bajando.
PRECIOS. n. Estimación de daño causado en campo.
PREDICADERA. n. Púlpito.
PRESA. Puchero de enfermo.
PRESTAR EL PAÑO. v. a. Dar de sí extendiéndose.
PRIETO. adj. Mezquino, mísero, tacaño.
PROCURA. n. Procuradoría.
PROBAR. v. a. Catar.
PUDIR. v. n. Heder.
PUDOR. n. Hedor, hedentina.
PUNCHAR o PINCHAR. v. a. Punzar.
PUNCHÓN, PINCHÓN. n. Punzón.
PUNCHAZO. n. Punzada.
PURNA. n. Chispa.
Puya. n. Poya.


Q


QUADERNA. n. La cuarta parte de alguna cosa. - Moneda de dos cuartos. - El prest de los presos.
QUERA. n. Carcoma.
QUERAR. v. a. Carcomer.
QUEBRAZAS, de aquí AQUEBRAZARSE. n. Herpes en pies y manos.
QUIÑÓN. n. Almenara; turno para regar algún término o huerta.


R


RABADA n. Rabadilla.
RACIMAR. v. a. Recoger los racimos después de vendimiada una viña.
RACIMO, n. Hijuela, parte de uva.
RAEDOR. n. Rasero.
Rafe. n. Alero de tejado.
RAN DE TIERRA (cortar al) Cortar la raíz. (cortar por la parte más baja, la raíz queda aún más abajo)
RAMPA. n. Calambre.
RAMPALLOS. n. Pimpollos.
Ras. (Paño de tapiz).
RASAS. n. Porción elevada de tierra de regadío.
Raso, adj. Lleno, colmado, lengua rasa, (hombre o mujer de) desbocado, desvergonzado. Raspa. n. Escobajo.
RASTRA. n. Rispa (ristra), Sarta.
REAL o REAL DE PLATA. Diez y seis cuartos.
REBÉS (revés). n. Sornavirón, bofetón dado vuelta la mano.
REBECAR. v. Pandear, inclinarse un árbol o sus ramas por el peso del fruto.
REBUSCAR. v. a. V. Racimar.
REBLAR. v. n. arredrar. - Hincar en la madera la punta de un clavo cuando sale otro.

REBOTIGA. n. Trastienda.

REBUÑOSO. ad. Tomado de orín.

RECADO. (buen) mod. adv. Mucho.

RECANTILLO. n. Barda de tapia.

RECARDERO. n. Revendedor.

RECIBIDOR. n. Recibimiento. - Cierto oficio honorífico de alguna encomienda.

Rechichivado. adj. Guisado demasiado cocido o pasado de fuego.

REGACHO, REGACHADO. n. Canal que abre agua derrumbada de los montes. (regall; regallo)

REPARAR. v. Operación del pan.

Reposte. n. Despensa.

REPOSTEAR. v. n. Mirar, registrar con curiosidad reprensible lo que no importa.

REPROPIAR. v. a. Resistir el freno las caballerías. - Repetir con impertinencia y poca atención una misma respuesta, unas mismas palabras.

RESTIL. n. Resistero del sol.

RETASTINARSE. (el guisado) v. Asurarse.

REVISALSEAR. V. Repostear.

REVISALSERO. adj. Curioso, bachillero.

REVOLTINA. n Motín, conmoción (comocion) popular.

REZAGO. n. Ganado endeble, que se separa del rebaño para mejorarle en otro pasto. (rezagado, de zaga: detrás, atrás; zaguera, zaguero)

RIADA. n. Avenida de río.

RIOSTRA. n. Aldava. (aldaba ?)
REBELLONES. n. Especie de hongos. (robellones, rovellones, níscalo, lactarius)

ROLDE. n. Círculo.

ROÑAR. v. a. Regañar, roñón. adj. Regañón.

Roncha. n. Lonja (loncha) de tocino, carne, salchicha, etc.

Rónego. adj. Descarnado.

Royo. adj. Rojo.
Robel. V. Labacio.

Roscadero. n. Cuévano.

ROSADA. n. Escarcha.

Roya. n. Cierta yerba. - Cierta enfermedad del trigo.

Ruejo o rollo de molino. n. Rodillo. (roll)

Rufo. V. Garufo.
Rusio rusiente. adj. Candente.

RUJAR. v. a. Rociar.

RUJADA. n. Rociada.


S


SABANILLA. n. Pañuelo.
SACAFUEGOS. n. Eslabón.
SACA. (derecho de) V. Abolorio.
SANSA. n. Orujo de oliva.
SAQUERA. n. Aguja de coser sacos.
SARGANTANA. n. Lagartija.
SARRAMPIÓN. n. Sarampión.
SARRIO. n. Especie de cabra montés.
Saso. n. Tierra ligera y opuesta a la vega.
SEÑAR. v. a. Hacer señas.
SIRGA. n. Maroma.
SIRRIO. n. Sirle, Sirria.
SITIADA. n. Junta de gobierno de una casa de beneficencia.
SOBA. n. Cueva o boquerón profundo horizontalmente.
SOBATER. v. n. Agitar líquidos, sacudirles.
SOMARRARSE o SUMARRARSE. v. a. Pegarse un guisado.

SOPAPO. V. Revés.

SOTOBAR o sostobar. v. a. Mullir.

SUELDO, SUELDO JAQUÉS. Ocho cuartos.

SUPLICACIONES. n. Barquillos.


T


TABLERO. v. n. Mostrador.

Taca. n. Mancha.

TAFARRA. n. Atarre.

TAJADERA. n. Tabla para detener el agua.

TALA. n. Tara.

TALEGAZO. n Caída de resbalón. - Costalada.

TANERÍAS. n. Tenerías.

Tano. n. Nudo en la madera.

TÁPARA. n. Alcaparra.

TARDANO. adj. Tardío.

Tarde. adv. Las primeras horas de la noche.

TARQUÍN. n. Cieno.

TARRANCO, o TARRANCHO. V. Garrancho.

TARRANCAZO. V. Garrancho.

TASTAR. v. a. Probar, gustar.

TERCIAR. v. Dar la tercera reja a la tierra.

TERNICES. n. Gusanillos que se ven en la carne que empieza a podrirse.

TERNASCO. n. Recental.

TERUELO. n. Bolita de lotería, o semejante.

TINGLADO. n. Tablado en alto, poco seguro.

TIRETA. n. Tira de piel sobada.

TITADA. n. Monería.

Tobo. adj. Hueco, mullido.

Tocho. n. Cachiporra.

TONGADA. n. Capa de tierra, paja alternada con fruta.

Toña. n. Pan grande.

TORMO. n. Terrón.

TORRE. n. Quinta, Carmen, casa de recreo.

Toza. n. Chueca.
TOZAL. n. Monte, collado.
TOZUDO. adj. Obstinado, testarudo.
TOZOLADA. n. Tozolón.
Trallo, n. Cuartón.
TRANZA. n. Trance.
Trapal. n. Paño para recoger la aceituna, tendido debajo del árbol. - Agujero grande en ropas.
TRASCA. n. Pellejo grande de buey.
TRASCÓN. n. Pezcuño.
TRASMUDAR. v. a. Trasegar.
TREMEDAL. n. Páramo, montes despoblados. (Como los de Orihuela, en Teruel)
TREMONCILLO. n. Tornillo.
TRENA. n. Trenza.
TRENCHA n. Pretina.
TRENZADERA. n. Cinta de hilo.
TRIBUTACIÓN. n. ant. Reconocimiento de los límites concedidos a la mesta. - El contrato constitutivo del treudo.
TRINGOLA. n. Campanilla de cabestro.
TRIPLICA. n. Petición respondiendo a la segunda contradicción.
TROMPICHÓN. n. Perinola.
(Esta palabra no está en la versión que tengo delante. TRIUNFA. n. Patata.)
TRUJAL. n. Lagar.
TRUJALETA. n. Vasija o tarro para recibir el vino del lagar o de las cubas.
TRUCAR a la puerta. v. a. Golpear a la.
TÚBERAS o TÚFERAS. n. Especie de criadillas de tierra.
TUMBILLA. n. Calentador.
TRASCOLAR. v. a. Trasegar.

U
Uva (uba en el original). n. El racimo de la uva (uba).

V

VALONES. n. Calzones.
VELLUTERO. n. Oficial que trabaja en seda.
Vendema. n. Vendimia.
VERDUZCO, VERDUSCO, o VERDIASCO. n. Látigo hecho de rama de un árbol. VERGUER o VERGUERO. Alguacil de vara. - V. Mazero (macero).

VETA. n. Cinta de algodón. - Hebra de hilo.

Vicioso. adj. Mimado.

Vicios. (dar) v. a. Mimar.

VIOLA. n. Violeta.

VIRAGA. n. Especie de zizaña. (cizaña)

VISTRAER. v. n. Desembolsar. ant. Sonsacar. V. Bistreta.

VIZALERO. V. Dulero.

VOLADA DE AIRE. n. Ráfaga.

VUELTAS. n. Techo.

VULTURINO. n. Nasa de hilos para pescar.

X


Xada: ni. Azada

XAMBOLIER. n. Camarero. (chambre : cámara : cámara)
XAMBRAR v. a. Enjambrar.
XAPURCAR o CHAPURCAR. v. a. Revolver el agua u otro líquido.

XAQUE. n. Cualquiera de los dos lados de las alforjas. (en esta edición no aparece:
- Estar hecho un xaque. - Estar ebrio
)
XARAPOTEAR. n. Xaropear.
XEPE. n. Azumbre.
XETAR. v. a. Desatar algo en cosa líquida. - Frotar una cosa con otra, v. gr. un ajo.
Xeto. n. Colmena vacía, untada con miel.
XIMENZAR. v. a. Quitar a golpes la simiente del cáñamo, lino, etc.
XINGLAR. v. a. Chinglar, gritar con regocijo.
Xisca. n. Especie de caña basta en lugares húmedos.
XIJALLO o SISALLO. n. Arbusto para el ganado.


Z

ZABACEQUIAS. El que cuida de los turnos del riego y de multar a los que abusan de las aguas, o cierran mal las atajaderas.
ZABORRA. n. Piedra pequeña y sin labar. (lavar; zahorra)
ZABORRERO o ZABURRERO. adj. Albañil que trabaja con zaborras. - Poco esmerado en su oficio cualquiera que sea.
ZAL-MEDINA (zalmedina) o SALMEDINA. n. Antiguamente era el alcaide, ahora el preso que hace de caporal en una estancia de la cárcel. Suele ser el más antiguo y el más esforzado y valentón. Está encargado del orden interior. No obstante que su causa sea grave, como no esté en incomunicación.
ZALEAR. v. a. Ajar la fruta, carne, etc. manoseándola.
ZANCOCHAR. v. a. Guisar con poca limpieza, revolver, desgobernar.

ZANCOCHO. n. Derivado de zancochar V. Empandullo.

ZAPOTAZO. V. Talegazo.

ZARANGA. V. Fritada.

ZERIGALLO. n. Pingajo. - Joven que se lleva y sigue impertinentemente a donde y con quien no debe.

ZOCA. V. Choca.

ZORRA DE CARNE. n. Piltrafa.

Zoque. n. Tarugo o pedazo grande del tronco de un árbol para cortar las carnes.

Zote. adj. Ignorante, lerdo.

ZUCRERÍA. n. Confitería.

ZURO. n. Corcho.

ZURRACO. n. Bolsón muy escondido de dinero.

FIN

Nota. Por un descuido involuntario dejó de ponerse en la página 4.a del prólogo la nota de que: las observaciones pertenecientes a la lengua griega se deben a un Helenista aragonés, que las suministró habiéndole consultado el diccionario.
(Supongo que era Braulio Foz, helenista, le gustaban las mujeres con nombre Helena, y otras con diferentes nombres y apellidos, como Nogués, aragonés de Fórnoles, ver la dedicatoria:
A DON BRAULIO FOZ:

PROFESOR DE LENGUA GRIEGA EN LA UNIVERSIDAD DE ZARAGOZA.)

(Ejemplar de la Biblioteca de Montserrat, F, Varia Octavo 96 número 1. En la biblioteca de Monserrate Ferreró de Fórnols igual también está)



aragonensi lingua